Les banques canadiennes ont expulsé les sociétés étrangères du marché canadien de la carte de crédit, constate John Reucassel, analyste de BMO Marchés des capitaux, qui fait un tour d’horizon du secteur à la suite de l’acquisition des cartes de crédit de MBNA Canada par la Banque TD, une propriété de Bank of America.
Deux transactions importantes du genre ont eu lieu depuis deux ans. En 2009, BMO s’est offert Dinner’s Club, une franchise de Citigroup. L’année suivante, la CIBC a acquis les cartes MasterCard de Citibank’s pour le marché canadien.
Ainsi, la part de marché des cinq plus grandes banques canadiennes (RBC, TD, BMO, Banque Scotia et CIBC) passerait de 58% en 2000 à 82% aujourd'hui en estimant l’impact de l’acquisition de la Banque TD, écrit l’analyste.
Le reste des parts de marchés (18%) est occupé en grande partie par des joueurs de «niche» comme HSBC Canada, American Express, Desjardins et Canadian Tire, note-t-il.
L’avenir
Cette concentration pourrait tirer la puce à l’oreille du Bureau de la concurrence, mais l’analyste doute qu’il intervienne en raison des nombreuses solutions de rechange dont disposent les Canadiens.
M. Reucassel croit que la prédominance de CIBC sera mise en péril par la Banque TD et la Banque Royale du Canada (RBC) qui accroissent leur part de marché dans le marché «très lucratif» des cartes de luxe.
Dans un avenir plus éloigné, l’apparition de nouveau mode de paiement (PayPal, téléphone intelligent) représente un risque pour les banques. Celles-ci participeront sûrement aux activités liées au nouveau mode de paiement, estime M. Reucassel. Néanmoins, le contexte actuel est tellement favorable aux banques, qu’une transition représente inévitablement un risque.