Bâtirente, le système de retraite des membres de la CSN, monte au créneau avec 20 investisseurs étrangers pour faire valoir l’importance du Traité sur le commerce des armes, actuellement en négociation à New York.
Tous les fonds sont exposés au risque lié à l’armement, qu’ils détiennent des titres boursiers dans ce secteur ou non, fait valoir François Meloche, gestionnaire des risques extra-financiers chez Bâtirente. « Le commerce illicite d’armes a un impact majeur sur l’économie globale, à cause des guerres et de la corruption par exemple », dit-il.
Inquiet des dépenses mondiales en armement, qui atteignent des sommes historiques, le gestionnaire québécois a suggéré à des signataires des Principes pour l’investissement responsable de prendre position. Vingt fonds européens et américains représentant 1,2 billion de dollars ont répondu à l’appel et réclament dans une déclaration commune la signature du Traité sur le commerce des armes. Pour le moment, Bâtirente est le seul fonds canadien à participer à l’initiative.
L’idée d’un traité encadrant les ventes d’armes n’est pas nouvelle. Déjà en 2006, une résolution adoptée par les pays membres de l’ONU lançait les consultations. Les pays s’entendent sur la pertinence d’un tel traité, mais discutent beaucoup plus fort quand vient le temps de déterminer les critères qui interdiront les ventes d’armes à un pays. Le comité s’est remis à la tâche lundi, dans une ronde de négociations de deux semaines. Ils espèrent une signature en 2012.
Le Traité ne réglera pas tout, reconnaît François Meloche. Il rendra toutefois plus transparente la destination des armes, surtout celle des armes légères, actuellement sous le radar.