Les grandes banques du pays préparent le lancement de portes-monnaie électroniques au courant de la prochaine année, voire pour l’automne prochain, ce qui permettra aux consommateurs canadiens de consolider dans une application leurs cartes de crédit et de débit provenant de différentes institutions.
Ces outils doivent permettre d’effectuer plus facilement des transactions en ligne ou de payer à l’aide de son téléphone intelligent à la caisse enregistreuse d’un commerce.
Ce qui est considéré comme l’un des plus gros changements quant aux méthodes de paiement pour des biens et services est aussi une stratégie pour garder la mainmise sur la vaste quantité de données liées aux transactions électroniques. C’est également un inventaire d’informations pouvant représenter une mine d’or, une fois mises en marché.
La Banque Royale du Canada (RBC) devrait être la première à inaugurer son application en octobre, lorsqu’elle lancera un portefeuille électronique pour téléphones. L’outil utilisera les cartes RBC dans un premier temps, mais pourra aussi contenir les cartes d’autres marques.
Quelques mois plus tard, la RBC va aussi mettre en palce un outil pour les achats en ligne, en partenariat avec Visa, et qui permettra aussi de rassembler les cartes de plusieurs émetteurs.
La plupart des institutions du secteur bancaire devraient suivre la tendance au courant de la prochaine année, chacune s’appuyant sur le concept des alias, où un mot de passe unique permet d’accéder à chaque carte tout en protégeant les données personnelles.
«Tout comme un vrai portefeuille contient toutes vos cartes, notre portefeuille électronique doit pouvoir toutes les contenir. Nous ne pouvons pas dire que seulement les produits RBC sont permis, puisque le consommateur ne veut pas avoir cinq portefeuilles différents», a souligné David McKay, à la tête des activités bancaires canadiennes pour la RBC.
Il y a quelques mois, la CIBC a annoncé qu’elle offrira des paiements électroniques à l’aide des téléphones cellulaires de Rogers, en permettant d’enregistrer les données de cartes Visa et MasterCard sur une puce électronique dans l’appareil.
Mais la stratégie derrière ces nouveaux outils de paiements ne vise pas à récupérer les clients de compétiteurs. Les données reliées à chaque transaction – démographie et préférences par exemple – ont potentiellement une valeur immense. « Vous voulez être ce portefeuille unique parce que vous voulez voir toutes ces transactions. Et la valeur des informations de tous ces achats dépasse le désir de voir ses propres produits utilisés en permanence », a plaidé M. McKay.
À l’heure actuelle, les commerçants peuvent utiliser ce type d’informations, une fois exclus les éléments reliés à la vie privée, pour offrir des promotions sur mesure. Les banques croient pouvoir monter un modèle d’affaires à partir de ce flot de données, que ce soit la géolocalisation, les préférences des consommateurs ou leurs habitudes.
D’après le Globe and Mail.