Le marché a puni TSO3 qui a mis fin à une entente avec son partenaire commercial 3M. Le fabricant d’instruments médicaux de stérilisation de Québec croit pouvoir conclure une entente plus avantageuse avec un autre partenaire.
L’entente avec 3M ne permettait pas de développer le plein potentiel de ventes de l’entreprise dans les marchés européens et canadiens, explique Caroline Côté, directrice, Relations d’affaires et aux investisseurs, de l’entreprise fondée en 1998. « Notre décision est due au faible volume de vente.»
Rappelons que 3M était le seul distributeur de la deuxième génération de l’appareil de stérilisation à l’ozone, l’Optrez 125 Z. Le produit de deuxième génération a reçu les approbations réglementaires pour l’Union européenne et le Canada. L’entreprise attend toujours une approbation aux États-Unis.
L’attente d’une approbation chez nos voisins du sud compliquait le travail de la multinationale du Minnesota, ce qui entraînait des répercussions sur les ventes de son client québécois. « 3M n’a pas le droit d’imposer des achats à ses filiales, explique Mme Côté. Les filiales hésitaient à acheter un produit que la maison-mère n’achetait pas puisqu’il n’était pas en vente dans le marché américain. Nous ne voulions pas souffrir de ça. »
À la recherche d'un nouveau partenaire
En vertu de leur entente signée en 2009, 3M ou TSO3 pouvait mettre fin à l’accord si le produit n’était pas approuvé par la Food and Drug Administartion (FDA), l’équivalent américain de Santé Canada, 24 mois après l’entente. C’est ce que TSO3 a décidé de faire. L’entreprise espère conclure une nouvelle entente où seraient inscrits des objectifs de ventes.
TSO3 a tenté de renégocier l’entente avec 3M, mais les deux partis ne sont pas parvenus à harmoniser leur position, selon la version racontée par l’entreprise de Québec dans son communiqué.
TSO3 a eu des discussions avec d’autres partenaires potentiels. L’entreprise ne s’est pas donnée d’échéance pour signer une nouvelle entente.
Selon Pooya Hemani de Valeurs mobilières Desjardins, la société a des réserves suffisantes pour survivre jusqu’à la fin de l’année 2013. « Cependant, nous croyons que l’entreprise aura une entente bien avant ça», écrit l’analyste dans une courte note. Valeurs mobilières Desjardins a mis sa recommandation d’achat et sa cible de 2,50$ en révision.
Analyste et Bourse
Les marchés ont lourdement sanctionné l’action de TSO3. L’action a terminé la séance en effaçant 24,82% de sa valeur, ou 34 cents, à 1,03$.
Sara Elford, pour sa part, fait une lecture différente de l’annonce. L’analyste croit que TSO3 a suivi le bon chemin. Elle maintient sa recommandation d’achat spéculatif et sa cible de 3,25$.
«Dans ce marché, on peut penser que les investisseurs au cœur sensible vendront leur titre, écrit-elle. Les investisseurs tolérants au risque devraient acheter agressivement sur faiblesse. »
Elle suggère aux chasseurs d’aubaines (value investor) d’attendre que l’entreprise obtienne les autorisations américaines.
En entrevue, Mme Côté a mentionné qu’il était impossible de spéculer sur le moment où le produit obtiendrait les autorisations nécessaires. Elle se montre cependant sûre que l’appareil passera le test comme il l’a fait au Canada et en Europe.
TSO3 est une petite capitalisation boursière de 60 millions de dollars. Le Fonds de solidarité FTQ est son principal actionnaire et détient 9,6% du capital. Selon Bloomberg, le Fonds est le seul actionnaire ayant plus de 3% des actions en circulation. La société dévoilera ses résultats le 9 août prochain.