Le groupe pharmaceutique suisse Roche supprimera 4800 emplois dans le monde ces deux prochaines années, soit 6 pour cent de ses effectifs, la plupart aux Etats-Unis. Cette restructuration doit lui permettre d'économiser 2,4 milliards de dollars $ US par an d'ici 2012.
Roche, dont le siège se trouve à Bâle, figure parmi les leaders de l'industrie pharmaceutique. En 2009, le groupe, qui comptait 82 000 employés dans le monde, a enregistré un chiffre d'affaires de 49,1 milliards $US.
La multinationale prévoit par ailleurs de transférer 800 postes vers d'autres sites et d'en externaliser quelque 700. Au total, ce sont donc 6300 emplois qui sont concernés par la restructuration: 3550 aux États-Unis, 1300 en Europe, et 680 dans d'autres pays du monde.
La Suisse n'échappe pas à ce dégraissage dénoncé avec force par les syndicats, avec 770 emplois biffés, même si Roche en promet 40 nouveaux grâce à des transferts en Suisse de sites installés à l'étranger. Le total des emplois supprimés sera donc d'environ 530, soit approximativement 5 pour cent de l'effectif suisse de 10 800 personnes.
Roche justifie cette restructuration, baptisée "Operational Excellence", par la volonté d'adapter la structure des coûts à un contexte de marché de plus en plus exigeant et à réaliser des gains d'efficience et de productivité significatifs.
Sa mise en oeuvre s'étalera sur deux ans, pour un coût estimé à 2,7 milliards $ US. Le géant pharmaceutique bâlois en escompte des économies de 1,8 milliard $ US en 2011 et de 2,4 milliard $ US par an dès 2012.
"Ces mesures sont nécessaires pour garantir durablement les résultats de Roche", assure le patron du groupe, Severin Schwan, cité dans un communiqué publié mercredi par la multinationale.
La restructuration a pour toile de fond la pression accrue sur les prix dans le domaine de la santé, en particulier aux Etats-Unis et en Europe, ainsi que les exigences croissantes concernant l'homologation et la stratégie de fixation des prix des nouveaux médicaments.
Roche a promis de prendre contact avec les organismes de représentation des employés et de conduire les consultations avec ces derniers "de façon transparente et constructive". Une offre de soutien sera mise en place. Les collaborateurs seront informés fin janvier 2011 au plus tard des résultats de ces consultations.
Mais le syndicat suisse Unia a condamné mercredi ce dégraissage "massif", exigeant l'annulation du projet de fermeture du site bernois de Burgdorf. Unia rappelle que Roche a engrangé l'an dernier un bénéfice de 8,51 milliards $ US et accru ses profits de 800 pour cent en cinq ans. La multinationale a particulièrement profité du programme de vaccination mondial contre la grippe porcine.