Québec fait fausse route dans sa politique du médicament, selon l’Institut de recherche en économie contemporaine (IRÉC). Québec devrait travailler davantage à renforcer l’industrie plutôt que lui donner des privilèges. L’État devrait aussi instaurer une assurance médicament universelle.
La politique du médicament coûte cher au Trésor public québécois, affirme l’IRÉC dans une note. Le Ministère de la Santé et des Services sociaux a dépensé 3,2 milliards dans l’achat de médicament. C’est le deuxième poste du ministère après les services médicaux.
Le think thank de gauche critique la règle de 15 ans. Cette règle prévoit que le gouvernement remboursera la totalité des molécules inscrites sur « la liste » durant 15 ans, même si le brevet prend fin avant cette période et qu'il existe une alternative moins coûteuse. La politique a été adoptée en vue d’encourager la conception de médicaments innovants au Québec.
Cette mesure n’a pas porté ses fruits, dénonce l’IRÉC. Elle croit que l’abolition de cette règle permettrait à l’État d’économiser « des centaines de millions par année ».« En tenant compte du fait que le marché québécois ne représente que 0,5% du marché mondial et 26% du marché canadien, alors que les compagnies pharmaceutiques présentes au Québec son des multinationales qui produisent pour les marchés mondiaux, on peut facilement comprendre que le facteur de la demande interne ne peut joueur un rôle décisif qu’à un coût prohibitif, mais sans aucune garantie de résultats», écrivent les trois auteurs de la note.
Pour encourager l’industrie pharmaceutique, l’État devrait plutôt encourager la production de médicaments génériques.
L’IRÉC croit que les incitatifs fiscaux donnés aux entreprises n’ont pas porté leurs fruits puisque l’industrie a stagné au Québec. Il constate aussi que si le Québec domine dans la production de médicaments de marque, l’Ontario domine dans celle de produit générique.
L’organisme plaide aussi en faveur de l’adoption d’un régime de couverture public universel des médicaments. En centralisant ses achats, le gouvernement serait en mesure d’obtenir de meilleurs prix. Ledit régime pourrait offrir un accès équitable aux médicaments.
L’organisme salue au passage le projet de Pharma-Québec, un fabricant et distributeur de médicament public, défendu par Québec solidaire.