Une page d’histoire se tourne pour l’industrie pharmaceutique de la grande région de Montréal.
La métropole perdra au début de 2013 son dernier grand centre de recherche pharmaceutique, avec la fermeture des installations lavalloises de la multinationale familiale allemande Boehringer Ingelheim. Cette décision touchera 170 chercheurs et autres employés du laboratoire.
Boehringer Ingelheim a annoncé qu’elle mettait un terme à son programme de recherche en virologie, ce qui entraînera la fermeture de son centre de recherche situé au carrefour sud-est de l’Autoroute 15 et de la 440 au premier trimestre de l’an prochain.
À lire: La lente agonie des pharmas québécoises, publié en janvier dernier.
Le géant pharmaceutique allemand, qui compte plus de 44 000 employés dans le monde, a pris cette décision à la suite d’une revue de ses domaines de recherche et de ses priorités.
Boehringer justifie sa décision par le fait que la demande en produits médicaux innovateurs a changé en virologie, en raison de la disponibilité de nouveaux médicaments et de l’importance accordée à la prévention par la vaccination.
«En raison de l’intérêt renouvelé pour des maladies dont les besoins médicaux sont insatisfaits, et considérant les possibilités scientifiques, nous avons décidé de mettre un terme au programme de recherche en virologie à Boehringer Ingelheim», a dit Michel Pairet, vice-président principal responsable de la division de la recherche et du développement à Boehringer Ingelheim dans un communiqué.
Boehringer Ingelheim Canada avait acheté le centre de recherche de Bio-Méga à Laval pour 23,4 M$ en 1988. Elle y avait depuis réalisé plusieurs investissements majeurs, dont un de 36 M$ en 2008, lequel avait permis de grossir l’équipe de recherche de 40 scientifiques, pour la porter à 190.
La perte des laboratoires de Boehringer est la dernière d’une longue série de fermetures de centres de recherche des multinationales pharmaceutiques depuis cinq ans dans la région de Montréal, dont ceux de Pfizer, Merck, Johnson & Johnson, Sanofi Avantis et AstraZeneca. Consultez en page 2 notre tableau des principales suppressions d'emplois dans le secteur pharmaceutique depuis 2006 au Québec.
Heureusement, la pharmaceutique spécialisée Valeant est venue apporter un baume sur la plaie du secteur en avril dernier en annonçant qu'elle déménageait son siège social international à Laval. Elle vise faire de ses installations de Laval un chef de file mondial en dermatologie.
Principales suppressions de postes dans l’industrie pharmaceutique au Québec
Date / Nom de l'entreprise / Nombre de suppression de postes / Région
février 2006 / Hospira / 300 postes / Montréal
février 2007/ Bristol-Myers Squibb Canada/ 115 postes/ Candiac
juillet 2010 / Merck Frosst / 180 postes / Montréal
février 2011 / Pfizer / 150 postes / St Laurent
mars 2011 / Labopharm / 61 postes / Laval
Décembre 2011/ Theratechnologies / 40 postes/ Montréal
janvier 2012 / Sanofi Avantis / environ 100 postes / Laval
janvier 2012 / Johnson & Johnson / 126 postes / Montréal
Premier trimestre 2013/ Boehringer Ingelheim/ 170 postes/Laval
Sources: Communiqués d'entreprise, médias divers.