Les centaines de M$ d’investissements dans la recherche et la construction de nouveaux hôpitaux au Québec sont les bienvenus. Mais qu’en est-il de l’entretien et de la propreté des laboratoires et hôpitaux existants?
L’épineuse question a été soulevée lundi au cours d’une conférence de presse organisée à Montréal par la pharmaceutique Merck Canada, en partenariat avec Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé du Montréal métropolitain.
«Que fait-on pour l’entretien des bâtiments existants? Et surtout, que fait-on contre les infections nosocomiales qui se propagent dans nos hôpitaux ?» a demandé Pierre Trudel, à l’occasion d’une période de questions réservée aux membres de la presse. Les infections nosocomiales sont celles que les patients peuvent contracter durant leur séjour dans un centre hospitalier.
Pierre Trudel n’est pas journaliste. Il dirige depuis 2009 Lab 1, une entreprise de Laval spécialisée dans le «nettoyage et la désinfection critiques» de bâtiments utilisés par les industries pharmaceutique et alimentaire.
«Je ne veux pas critiquer le système ou faire peur indûment à la population. Mais je ne peux vous cacher que je suis préoccupé par l’état actuel de nos hôpitaux. Je suis préoccupé, mais également inquiet.»
Cette inquiétude vient principalement du manque d’écoute qu’il reçoit des directions des centres hospitaliers du Québec, pourtant aux prises de plus en plus avec des problèmes de propagation de bactéries qui infectent et compliquent l’état de leurs patients. Dans le pire des cas, plusieurs d’entre-eux y laissent leur vie chaque année au Québec.
Des pays comme le Royaume-Uni et la France, vivent aussi avec les problèmes associés aux infections nosocomiales. Mais contrairement à ce qui se ferait au Québec, les établissements concernés n’hésitent pas à recourir à la sous-traitance spécialisée pour aider à combattre ces cas, soutient M. Trudel.
L’industrie pharmaceutique du Québec ferait ce qu’il faut pour prévenir ces problèmes de contamination. Les sociétés du secteur de la biotechnologie également, soutient le président. Mais jusqu’à maintenant, les hôpitaux se montreraient sourds aux solutions de désinfection proposées par Pierre Trudel et son équipe.
À l’aide d’un système de micro-vaporisation, ce dernier estime qu’il suffirait de quelques minutes pour que l’ensemble des éléments qui composent une chambre d’hôpital (du lit aux rideaux, en passant par les murs et le plancher) soient désinfectés de toute bactérie virale. Le coût d’un tel traitement varierait à 500$ et 600$ par chambre.
«Il est intéressant de profiter à Montréal de tels investissements (Merck a annoncé ce matin un investissement de 12,5M$ dans trois centres de recherche universitaire). La construction de nouveaux hôpitaux universitaires à Montréal est également une bonne chose, se réjouit M. Trudel. Mais il me semble que la moindre des choses serait également de porter une attention sérieuse aux questions de salubrité de nos hôpitaux.»
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