Idénergie a conçu une hydrolienne de rivière à usage domestique. Après quatre ans de recherche et développement et trois prototypes, la jeune entreprise commence à commercialiser son innovation.
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Les chalets isolés ont le vent en poupe. Cependant, raccorder un chalet perdu au milieu de nulle part au réseau d'Hydro-Québec peut coûter plusieurs dizaines de milliers de dollars. Idénergie espère profiter de ce créneau pour vendre sa turbine - unique au monde selon ses concepteurs - qui produit de l'énergie à partir du courant d'une rivière, selon un entraînement par champ magnétique et donc sans intrusion d'eau à l'intérieur, le talon d'Achille des modèles existants.
«Il nous suffit d'un débit de 1,1 ou 1,2 mètre/seconde pour obtenir par cumulation sur 24 heures de 3,2 à 4 kWh d'électricité, soit l'énergie nécessaire à un bon confort : télévision, éclairage, utilisation d'un ordinateur, plaques de cuisson électriques, etc.», explique Gilles Trottier, vice-président, qualité et production d'Idénergie. Comme les normes de consommation quotidienne en Amérique du Nord sont généralement de 25 à 30 kWh, il est possible d'installer plusieurs hydroliennes si les habitants veulent consommer plus.
Le marché pour l'énergie renouvelable de petite puissance existe en Amérique du Nord essentiellement pour les habitations isolées non connectées aux réseaux ou les pourvoiries lassées des génératrices. Cependant, c'est «un marché de niche», reconnaît Denis Bastien, directeur financier d'Idénergie. Il est plus large dans les pays émergents qui cherchent à apporter l'électricité à des communautés isolées. Comme en Inde d'où revient Pierre Blanchet, président d'Idénergie. «Là-bas, la consommation d'énergie quotidienne est en moyenne de 2,13 kWh. Toutefois, le pays est déterminé à s'équiper en énergies renouvelables», se réjouit-il. L'entreprise prévoit donc commencer la commercialisation par l'intermédiaire de distributeurs et de conquérir rapidement les pays émergents, dont les besoins sont importants.
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Pour ce faire, la jeune entreprise, qui a été fondée en 2011 et compte une quinzaine d'employés, dont six à temps plein et plusieurs stagiaires, cherche des investisseurs privés pour boucler son montage financier. Elle sait que ses défis sont la concurrence des panneaux solaires, dont le coût à l'achat est moindre (l'hydrolienne sera vendue 12 000 $), mais aussi l'obligation d'avoir des autorisations officielles dans certains pays pour installer les hydroliennes dans les rivières, une étape qui ralentit le processus lorsqu'une occasion d'achat se présente. C'est ainsi qu'une première tentative de partenariat avec la Sépaq aurait pu être nouée pour alimenter en énergie les chalets isolés dans les parcs nationaux, mais le ministère de l'Environnement a refusé d'autoriser l'installation des hydroliennes sur le site choisi initialement.
La PME compte toutefois aussi sur de nombreux atouts, comme l'absence, pour le moment du moins, de concurrence directe à son innovation. Elle finalise actuellement la phase de test grandeur nature avec un chalet alimenté seulement par l'hydrolienne. L'entreprise a déjà des clients «aventureux» déterminés à tester la machine. Un client au Lac-Saint-Jean et un autre en Ontario pourraient être les premiers utilisateurs, dans le cadre d'une entente conditionnelle de trois mois. Ensuite, «on compte sur l'effet d'entraînement quand la preuve de bon fonctionnement sera apportée par les early adopters», souligne le président.
12 000 - Prix, en dollars, de l’hydrolienne d’Idénergie.
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