Le groupe américain de compléments nutritionnels Herbalife, accusé par un fonds d'investissement de fonder son modèle de croissance sur une fraude pyramidale, a assuré jeudi que sa société était "légitime".
"Ne croyez pas tout ce qu'on vous dit, on a une super entreprise", a déclaré le PDG Michael Johnson au cours d'une rencontre avec des analystes et des investisseurs dont le but affiché était de "discréditer les déformations de Pershing Square".
Le patron de ce fonds, William Ackman, a lancé fin décembre une campagne virulente à l'encontre d'Herbalife, qui écoule ses substituts de repas ou ses barres énergétiques via un réseau de distributeurs indépendants dans plus de 80 pays.
Mais l'entreprise gagne de l'argent non en vendant ses produits aux particuliers, mais en recrutant sans cesse de nouveaux revendeurs, obligés d'acquérir ces produits, assure M. Ackman.
Ces doutes sur le modèle de développement de l'entreprise "sont évoqués par un monsieur qui a un intérêt économique à ce qu'on ne fasse pas de bons résultats", a affirmé M. Johnson.
Au cours d'une présentation de plus de deux heures, les différents intervenants ont insisté sur le fait que l'entreprise vendait bien ses produits à des clients réels.
"Si nous n'étions pas une entreprise légitime, pourquoi irions-nous investir et engager des centaines de millions de dollars dans des produits et des locaux", a ainsi remarqué Des Walsh, membre de la direction.
Les explications d'Herbalife n'ont toutefois pas semblé répondre à toutes les interrogations des investisseurs: après avoir grimpé de 7,6% en début de séance, le titre se repliait de 3,78% à 38,44 dollars vers 20H00 GMT à la Bourse de New York.
Interrogée sur des informations de presse selon lesquelles l'autorité des marchés financiers (SEC) a ouvert une enquête sur Herbalife, une représentante de l'entreprise s'est abstenue de tout commentaire.
Suite à la conférence, M. Ackman a regretté dans un communiqué qu'Herbalife ait "déformé, mal interprété voire même complètement ignoré d'importantes parties" de son argumentaire.