SNC-Lavalin a décroché un contrat d’importance en lien avec l’exploitation d’un champ de pétrole gigantesque situé en Arctique. Ce contrat lui a été attribué par le russe Globalstroy-Engineering, qui lui a confié en sous-traitance de premier rang l'ingénierie détaillée et l'approvisionnement du lot 4 de la phase III du projet de Kharyaga. La firme québécoise fournira également des services de soutien à la gestion de projet et à la mise en service.
Le champ de pétrole de Kharyaga se situe à 60 km au nord du cercle polaire, dans le territoire autonome des Nénètses, dans la province russe de Timan-Pechora, riche en pétrole. Il sera exploité avec la collaboration de Total, à partir du 14 mai 2013. La phase III du projet comprend la mise en valeur de réserves additionnelles, le maintien d'une production quotidienne de 30 000 barils/jour, l'utilisation d'au moins 95% du gaz associé et l'élimination du brûlage à la torche.
Ce site présente plusieurs défis techniques à surmonter, comme les conditions climatologiques extrêmes, l’éloignement des installations par rapport aux bureaux, les caractéristiques des fluides (kérosène, etc.) et la nécessité de maintenir des opérations simultanées.
Les travaux, qui s'étendront sur 23 mois, ont déjà débuté et seront exécutés depuis les bureaux de Londres (Grande-Bretagne) et de Moscou (Russie), avec le soutien de Vnipineft. Vnipineft? Il s’agit d’une firme moscovite spécialisée dans la conception de raffineries et de projets pétroliers détenue depuis 2009 à hauteur de 48% des parts par la firme québécoise.
«Nous sommes enchantés d'avoir obtenu ce mandat. Nous faisons affaires en Russie depuis de nombreuses années et nous avons pleinement confiance dans ce marché», dit Jean Beaudoin, vice-président directeur, du Groupe SNC-Lavalin, sans dévoiler le montant du contrat.
C’est que le pétrole renfermé dans les terres arctiques font l’objet de toutes les convoitises. La zone recèlerait 90 milliards de barils de pétrole et 300 milliards de barils de gaz, selon une récente étude. D’ailleurs, le russe Rosneft et le britannique BP ont convenu en début d’année d'explorer et de développer ensemble des blocs d'hydrocarbures - EPNZ 1,2,3 - sur le plateau continental russe de l'Arctique.
Ces permis accordés à Rosneft en 2010 couvrent 125 000 kilomètres carrés dans une zone jugée «à fort potentiel» au Sud de la mer de Kara. Il s'agit d'une région à peu près équivalente en taille et en capacité de production à celle de la Mer du Nord britannique. Après la réalisation de cet accord, Rosneft détiendra 5% des actions - avec droit de vote - de BP en échange de 9,5% des actions de Rosneft.
BP et Rosneft ont également convenu d'établir un centre technologique arctique en Russie, qui travaillera avec les principaux instituts de recherche russes et internationaux. Selon les deux compagb ies pétrolières, "les pratiques d'ingénierie pour l'extraction des ressources en hydrocarbures du plateau continental arctique, mettront l'accent sur la sécurité, l'intégrité de l'environnement et la capacité d'intervention d'urgence en cas de déversement".
Le hic? Tout le monde n’est pas du même avis : l’exploitation de ces champs de pétrole représente en réalité une grave menace pour un environnement fragile, selon différentes organisations écologistes. Il y a deux jours, trois militants de Greenpeace ont gravi un appareil de forage au large des côtes du Groenland pour forcer une société pétrolière écossaise à renoncer à entreprendre des opérations de forage dans les eaux de l'Arctique. Ils ont gravi l'installation Leiv Eiriksson, un appareil de forage pétrolier pesant 53 000 tonnes et appartenant à l'entreprise Cairn Energy.
Les militants écologistes se trouvent maintenant dans une capsule ayant été placée sous l'installation. Ils ont assez de nourriture et d'eau pour rester 10 jours dans la capsule, qui est accrochée à quelques mètres du trépan, l'outil de forage de l'installation qui devrait permettre de découvrir du pétrole.
Un peu plus tôt ce mois-ci, Cairn a obtenu la permission de forer jusqu'à sept puits d'exploration au large de la côte ouest du Groenland.
Avec PC.