Alliance Métal Québec a engagé le chanteur Martin Deschamps pour aider à faire connaître l'industrie et lui donner un visage plus attrayant. Elle va même jusqu'à commanditer une série de spectacles d'humour, à Joliette. Les François Bellefeuille, François Morency et autres André Sauvé réussiront-ils à redonner le sourire aux employeurs de l'industrie en faisant revenir les travailleurs ?
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Ce serait souhaitable, car certains travailleurs spécialisés se font rares, autant dans la métallurgie que dans la fabrication métallique. Cette rareté freine la croissance de plusieurs entreprises, notamment en région.
Difficulté à recruter
Le dernier diagnostic de main-d'oeuvre du Comité sectoriel de la main-d'oeuvre dans la fabrication métallique industrielle (CSMO-F) révélait une surprise de taille. Interrogés au sujet des éléments nuisant à leur entreprise, les entrepreneurs ont classé la hausse du volume d'affaires en troisième position. Depuis quand vendre davantage est-il un problème ? Pour comprendre, il faut voir ce qui venait en deuxième position : la difficulté de recruter de la main-d'oeuvre spécialisée.
«La hausse du volume d'affaires devrait être une bonne nouvelle, mais si l'on n'a pas la main-d'oeuvre pour soutenir une hausse de la production, ça devient tout un problème», dit Raymond Langevin, chargé de projet pour le CSMO-F.
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Le secteur est en manque d'ouvriers spécialisés, notamment de soudeurs et de machinistes. «Au début des années 2000, environ 1 000 machinistes par année sortaient des écoles, maintenant on en compte moins de 300, poursuit Raymond Langevin. Il en faudrait le double pour répondre aux besoins de l'industrie.»
Les travailleurs vieillissent
Selon le diagnostic du CSMO-F publié en 2014, 27,5 % des travailleurs du secteur ont de 45 à 54 ans. De plus, la part des travailleurs âgés de 15 à 24 ans est passée de 13,3 à 8,3 % en 10 ans, signe que le renouvellement de la main-d'oeuvre connaît des ratés. Les ouvriers spécialisés, les plus difficiles à trouver, sont d'une importance cruciale pour les entreprises. Dans des secteurs comme la fabrication de machines ou la fabrication de produits métalliques, ils représentent de 55 à 60 % des travailleurs.
«Pour plusieurs de ces entreprises, c'est un grave problème, parce qu'elles sont peu automatisées, poursuit le directeur général. Elles font du sur-mesure, donc ce sont des employés spécialisés qui font le gros du travail.»
Planifier les départs à la retraite
La situation n'est guère plus reluisante du côté de la métallurgie. Environ 61 % de la main-d'oeuvre a plus de 45 ans, et un quart, plus de 55 ans. La moitié des entreprises du secteur et 65 % des fonderies se heurtent à des difficultés de recrutement, notamment pour trouver des mécaniciens industriels, des électriciens industriels, des superviseurs ou des ingénieurs.
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Étonnamment, une minorité seulement des entreprises planifient les départs à la retraite de leurs employés. «Les entreprises n'ont pas toujours de spécialistes des ressources humaines à leur emploi, note Marie-France Charbonneau, directrice générale du Comité sectoriel de main d'oeuvre de la métallurgie du Québec (CSMO-M). De plus, le contexte difficile qu'elles ont connu les place dans une dynamique de gestion à court terme.»
Selon elle, l'industrie devra redoubler d'ardeur pour corriger la situation. «Il y a un désintérêt collectif marqué pour ces métiers, lance-t-elle. Les délocalisations d'entreprises manufacturières et la valorisation des formations universitaires ont relégué les formations professionnelles au second plan, en plus de donner une image moribonde du secteur manufacturier. Il faut un discours clair, à la fois du gouvernement et de l'industrie, pour sensibiliser la population aux possibilités de carrière dans cette filière.»
Pour Philippe Blais, directeur général d'Alliance Métal Québec, il faut aussi travailler à la rétention de la main-d'oeuvre, en jouant sur les salaires quand c'est possible, mais aussi sur d'autres aspects, comme la conciliation travail-famille ou le potentiel d'avancement dans l'entreprise. Mais il admet qu'il n'y a pas beaucoup de modèles pour guider les petites entreprises dans cette opération délicate.
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