Le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a mis les freins à l’offre de BHP sur Potash. Le ministre donne toutefois 30 jours à BHP pour réévaluer son offre. À 19 heures, le titre de Potash perdait 6,11% à New York.
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En vertu de la loi sur Investissement Canada, le ministre devait évaluer si la transaction comporte un avantage net pour le pays. Le gouvernement peut empêcher une transaction de 299M$ ou plus si elle est jugée n’apporter aucun «bénéfice net» au pays, sur le plan économique, de l’emploi ou de la productivité. M. Clément n’a toutefois pas voulu expliquer les raisons qui ont motivé sa décision.
La décision du ministre ne ferme pas définitivement la porte à une offre bonifiée de BHP. Même si le ministre a laissé une ouverture dans son discours, les analystes s’entendent pour dire que cette décision semble définitive.
Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, et le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, ont tous deux dénoncé le fait que M. Clement laisse une porte ouverte. Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a quant à lui, remercié le gouvernement et les députés fédéraux de sa province. Il a toutefois indiqué qu’il ferait pression sur le gouvernement pour qu’il maintienne sa décision.
Il s’agissait d’une décision politiquement difficile pour le gouvernement conservateur. D’un côté, sa philosophie économique défend le libre-échange. De l’autre, le gouvernement de la Saskatchewan, où le parti conservateur est élu dans 13 des 14 circonscriptions, a promis de s’opposer à Ottawa s’il approuvait l’offre d’achat.
Le refus du ministre est inusité. Depuis son entrée en vigueur, le gouvernement fédéral a approuvé 1 637 applications en vertu de cette loi. L’offre de Potash est la deuxième à être rejetée en 25 ans.
Rappelons que BHP Billiton a fait une offre d’acquisition à 130$ l’action sur Potash au mois d’août. Même si cette affaire a fait couler beaucoup d’encre dans la presse économique, rien n’a réellement changé depuis l’offre initiale.
Les spéculations d’une contre-offre étrangère ne se sont jamais matérialisées. BHP, quant à elle, a maintenu son offre, même si le montant offert semblait insuffisant pour mettre la main sur le premier producteur de potasse.
Même si Potash était une entreprise peu connue des Québécois, le premier producteur de potasse n’en représente pas moins un joueur de taille au Canada. À titre d’exemple, le dollar canadien avait bondi de 1% lors du dévoilement de l’offre de BHP. Les investisseurs anticipaient alors que l’acquisition de Potash créerait une rareté de devise canadienne.