SNC-Lavalin a fait l’acquisition du cabinet-conseil spécialisé en sûreté nucléaire Nucleonex pour un montant qui n’a pas été divulgué.
L’entreprise montréalaise fournit des services à l'industrie nucléaire au Canada et ailleurs dans le monde. Ce cabinet est spécialisé dans l’analyse de sûreté nucléaire, l’obtention de permis et réglementation, la gestion des risques, la qualification sur le plan de l'environnement, la gestion du cycle de vie des centrales et la mise à jour des simulateurs de formation.
Nucleonex se targue d’avoir une equipe qui connait bien le personnel, la culture d’entreprise et les défis techniques à Énergie atomique du Canada, l’Ontario Power Generation, Bruce Power, New Brunswick Power, Hydro Québec et certaines centrales CANDU outremer.
«Grâce au savoir-faire supplémentaire du personnel de Nucleonex, nous sommes bien placés pour offrir à nos clients des services spécialisés dans ce marché de niche. Ce savoir-faire s'ajoute à notre grande capacité à assurer, partout dans le monde, une gamme complète de services dans le domaine des centrales nucléaires, allant de la conception au déclassement, en passant par l'exploitation» , a déclaré Patrick Lamarre, vice-président directeur du Groupe SNC-Lavalin.
En septembre dernier, SNC-Lavalin a déposé une offre d'achat pour Énergie atomique du Canada limitée (EACL) et révélé par la même occasion qu’elle envisageait de modifier sa stratégie nucléaire, qui consiste actuellement à se concentrer pour l'essentiel sur les contrats de rénovation, si son offre était acceptée.
SNC-Lavalin espère que le gouvernement fédéral annoncera d'ici la fin de l'année quelle offre remportera la société de la Couronne.
Le gouvernement fédéral a annoncé l'an dernier la mise en vente du groupe des Services Candu d'EACL, qui offre des produits et services en vue d'aider les compagnies exploitant des réacteurs Candu à maximiser le rendement de leurs centrales.
Les analystes demeurent prudents
Les analystes de l'industrie affichent un "optimisme prudent" dans ce dossier, jugeant que SNC-Lavalin ne court pas un risque excessif.
Neil Linsdell, de la firme Partenaires Versant, a dit croire que SNC-Lavalin pourrait tirer profit des relations établies grâce à ses activités menées en Algérie, en Russie, au Moyen-Orient et en Amérique du Sud pour faire avancer les affaires d'EACL, si jamais sa proposition est retenue.
"L'une des choses que SNC met sur la table, en plus de la logistique et de son savoir-faire, est son Rolodex", a-t-il déclaré lors d'un entretien.
M. Linsdell estime que la firme d'ingénierie est suffisamment importante pour faire concurrence aux principaux joueurs de l'industrie mondiale du nucléaire, mais il croit qu'elle procéderait à sa façon habituelle, en minimisant les risques associés aux projets.
Le son côté, Frédéric Bastien, de Raymond James, soupçonne que l'offre de SNC-Lavalin pour EACL a été faite en partenariat avec d'autres joueurs.
"J'ai l'impression qu'ils n'agiraient pas seuls", a-t-il dit depuis Vancouver.
SNC a déjà exprimé par le passé son intérêt pour EACL. Le fait que l'entreprise ait déposé une offre d'achat n'étonne donc personne.
La filiale SNC-Lavalin Nucléaire est active dans le secteur nucléaire canadien depuis 1967. Elle fournit notamment des services d'ingénierie pour cette industrie et se spécialise autant dans les réacteurs Candu que ceux à eau sous pression.
EACL pourrait constituer une bonne occasion d'affaires pour SNC-Lavalin, tout dépendant du prix, a pour sa part estimé Maxim Sytchev, de NCP Northland Capital Partners.
M. Sytchev a cependant dit croire que l'entreprise montréalaise fera face à la forte concurrence du groupe nucléaire français Areva, de certaines sociétés de placement avec des intérêts dans le secteur nucléaire ou encore de firmes d'ingénierie américaines, notamment.
Avec PC.