Malgré les « soubresauts du marché » observés depuis une semaine, le président de l’Association minière du Canada Pierre Gratton estime que le super cycle minier n’est pas terminé.
Lors d’une conférence prononcée à Montréal le 17 avril devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), le président de l’AMC a affirmé que la tendance lourde d’une augmentation de la demande des métaux n’avait pas changé.
« Le fait est que l’industrie minière est cyclique et le restera toujours, a déclaré M. Gratton. Après tout, il y a encore un cycle au sein du super cycle ». Ceci dit, on devrait voir la demande doubler pour la majorité des produits minéraux au cours des 20 prochaines années, a-t-il poursuivi. « Cette croissance ralentira de temps en temps, comme c’est le cas maintenant, mais ne s’éloignera pas beaucoup de la trajectoire prévue ».
Quant aux délais de nombreux projets miniers, notamment au Canada, ils ne sont pas dus selon M. Gratton à un manque de confiance, mais à une « pause » que l’industrie observe à la lumière d’un marché volatile et en réponse à des coûts grimpants. A long terme, cette « étape d’ajustement » aura un effet positif sur les prix des métaux, croit-il.
Contre une hausse des redevances
Contre une hausse des redevances
Devant plusieurs membres de l’industrie et des représentants du gouvernement du Québec, le président de l’AMC a ajouté sa voix à ceux qui mettent en garde le gouvernement Marois contre les effets négatifs d’une hausse des redevances minières.
Pierre Gratton a expliqué que dans les années 90, un gouvernement du Nouveau parti démocratique (NPD) en Colombie-Britannique s’était mis à dos le secteur minier, notamment en expropriant un projet pour bâtir un parc provincial, en augmentant les impôts, et en resserrant sa réglementation environnementale. « Les gros producteurs sont partis et la province a mis 15 ans avant de redevenir attirante aux yeux des investisseurs, a-t-il dit. Le Québec doit être prudent dans ce qu’il fait ».
Selon lui, « on ne peut pas changer les redevances à tous les deux ans. Il ne faut pas oublier que les capitaux sont très mobiles dans le secteur minier. »
« Comme je l’ai expliqué, la croissance du secteur minier peut durer encore plusieurs années. Néanmoins la place du Québec et du Canada n’y est aucunement garantie, La demande en matière premières sera comblée est l’offre peut provenir d’ailleurs ».