Tandis que le gouvernement Marois envisage de modifier le régime fiscal pour les sociétés minières actives au Québec, une étude commanditée par le groupe de lobby Minealliance indique que le secteur minier a rapporté 3,6G$ au Québec en 2010. Cette somme est appelée à presque doubler, à une moyenne annuelle de 5,3G$ en 2015– si les prix des métaux et les règles d’investissement se maintiennent.
Ainsi, en 2010, l’industrie minière québécoise a généré des revenus de plus de 1,3G$ pour les gouvernements de Québec et d’Ottawa, indique l’étude produite par les firmes Deloitte et E&B Canada.
Les droits miniers ont généré 350M$, tandis que les autres retombées ont généré près de 1G$, révèle l’étude.
Ce qu’il y a de particulier dans cette étude, c’est le modèle intersectoriel qui a permis de calculer ces autres retombées: il calcule non seulement l’impact des dépenses des minières, mais aussi celui de toute la base industrielle entourant le secteur minier.
Chaque emploi minier crée un autre emploi, page 2
Les calculs ont aussi permis de constater que pour chaque emploi sur le site d’une mine, il se crée un emploi ailleurs dans l’économie québécoise – avec tous les impacts que cela crée.
“Ce qui nous a frappés, c’est l’ampleur des retombées, indique l’un des auteurs de l’étude, Jean Matuszewski de la firme E&B. Il est plus large que ce qui a été rapporté avant».
Qui plus est, l’étude prévoit que cet impact de 3,6G$ dans l’économie atteindra une moyenne annuelle de 5,3 G$ en 2015. C’est donc dire que la contribution de l’industrie au PIB est appelée à croître. (A 3,6 G$ en 2010, elle comptait pour 1,2% puisque le PIB québécois s’est élevé à 300 G$).
L’étude prévoit également que le nombre d’emplois créés par cette industrie passera de 39 000 à 63 000 entre 2010 et 2015.
En conférence de presse, le président de Minalliance n’a pas voulu commenter les orientations du nouveau gouvernement péquiste. Mais il a signalé que «toute modification crée une instabilité pouvant mener à des effets contraires à la création de la richesse”.
«Il faut agir avec prudence lorsqu’on change les règles du jeu dans ce secteur risqué», a-t-il ajouté.
Normand Champigny, membre du comité exécutif de l'Association des prospecteurs et entrepreneurs du Canada (PDAC), se dit «prêt à collaborer avec le gouvernement» et estime que cette étude «méticuleuse et indépendante» représente «une bonne base de discussion».