Cette année, il faut s’attendre au Canada à une effervescence en matière de fusions-acquitisions dans le secteur minier. Encore plus que l’an dernier, selon Ernst & Young.
«L'activité en fusions-acquisitions a démarré cette année au Canada de manière incroyable, les entreprises récoltant les fruits de bilans revigorés grâce aux prix élevés des marchandises - surtout l'or et le cuivre», dit Zahid Fazal, associé d'Ernst & Young en charge du secteur des mines pour le Québec.
Pourquoi cela? Pour plusieurs raisons : la sécurité des ressources, la montée des prix des marchandises, l'amélioration des flux de trésorerie et la disponibilité du capital, la rationalisation constante de l'industrie et le désir d'une plus grande intégration verticale, d’après le rapport d’Ernst & Young.
«Les acheteurs ne se concentrent pas autant sur les marchés habituellement perçus comme moins risqués, tels l'Australie et le Canada, précise M. Fazal. À mesure que les entreprises enregistrent des rendements supérieurs, elles se montrent disposées à prendre des risques politiques plus grands et sondent de nouveaux marchés comme l'Amérique du Sud, l'Asie centrale et l'Afrique. Selon nous, cette tendance va se maintenir», indique M. Fazal.
La concurrence exercée par les marchés émergents pour se procurer des matières premières reste le moteur principal des transactions dans le secteur des mines et métaux. Les acquisitions des économies en développement ont représenté 43% de la valeur totale des transactions en 2010, et plus de la moitié des 20 plus importants acquéreurs étaient établis dans des pays émergents.
«Nous prévoyons une phase de regroupement parmi les sociétés à petite et moyenne capitalisation, avec une gestion active des capitaux et une activité dictée par le protectionnisme», précise-t-il.
Devant les États-Unis, l'Australie et le Brésil
En 2010, le tiers de toutes les transactions aurifères mondiales ont eu lieu au Canada, et plus de la moitié de toutes les transactions ont été réalisées par des sociétés canadiennes. «La plus importante a été l'acquisition de Red Back Mining par Kinross Gold, d'une valeur de 7,4 milliards de dollars», précise M. Fazal.
C’est bien simple, le Canada s'est imposé en 2010 comme la destination privilégiée pour les transactions dans le secteur minier, devant les États-Unis, l'Australie et le Brésil. De plus, ce sont les entreprises canadiennes qui ont fait le plus grand nombre d'acquisitions l'an dernier, plus que l'Australie et la Chine, alors qu'elles occupaient le quatrième rang en 2009.
Les valeurs des transactions ont beaucoup augmenté, atteignant presque 29 milliards de dollars, contre 10 milliards de dollars en 2009. Sur les 23 mégatransactions (plus de un milliard de dollars) conclues, quatre étaient associées à des entreprises canadiennes.