Alors que 33 mineurs sont bloqués sous terre depuis plus de deux mois au fond de la mine chilienne de San José, la CSST rappelle que les mines québécoises, sont, elles aussi, dangereuses. En effet, depuis 2005, 10 travailleurs sont décédés des suites d'un accident dans les mines d’ici.
Retour en arrière. Le 30 octobre 2009, Domenico Bollini, Bruno Goulet et Marc Guay, trois mineurs à l'emploi de Ressources Métanor, travaillaient à la réhabilitation du puits de la mine Lac Bachelor, à Desmaraisville. Soudain, la cage dans laquelle ils se trouvaient est envahie par l’eau, tout au fond du puits de la mine. Les trois hommes sont morts noyés.
Que s’est-il passé? «Une fuite à la jonction de deux tuyaux du système de pompage et la gestion déficiente des dangers occasionnés par la présence de l'eau en milieu souterrain figurent parmi les causes de cet accident», selon le rapport d’enquête de la CSST.
Depuis plusieurs jours, la cage ne pouvait être descendue en dessous du 6e niveau, car le passage était bloqué par les outils entreposés là pour l’opération de réhabilitation. Le jour de l'accident, les trois mineurs ont enlevé une partie de ces outils et grimpé dans la cage pour les emmener au 12e niveau. Le hic? Ils ne savaient pas que ce niveau et une partie du 11e niveau étaient inondés. L'opérateur de treuil a exécuté la commande reçue des travailleurs et descendu la cage…
Mieux identifier les dangers
L'enquête a permis à la CSST de retenir trois causes pour expliquer l'accident :
- Une fuite à la jonction de deux tuyaux du système de pompage a provoqué l'accumulation d'eau dans le puits de mine;
- La cage occupée par des mineurs est descendue vers le fond du puits alors que le niveau de l'eau était inconnu;
- La gestion des dangers occasionnés par la présence de l'eau en milieu souterrain était déficiente, notamment quant au maintien en opération du système de détection de niveau de l'eau ainsi qu'aux lacunes dans la vérification de la limite inférieure de parcours du puits.
Du coup, la CSST a exigé de Métanor de vérifier une fois par semaine le système de détection de haut niveau d'eau . Elle a interdit la poursuite des travaux dans le puits de mine jusqu’à ce que des mesures de sécurité adéquates soient adoptées. Cela fait le 16 novembre 2009, la CSST a autorisé la reprise des travaux dans le puits de mine.
La CSST considère que Métanor a agi de façon à compromettre la sécurité des travailleurs. En conséquence, un constat lui a été délivré. Pour ce type d'infraction, l'amende peut varier de 5 000 à 20 000 dollars pour une première offense et de 10 000 à 50 000 dollars en cas de récidive.