Combien vaudra un baril de pétrole brut dans 25 ans? Le premier réflexe est de dire qu’il est impossible de répondre à une telle question, puisqu’on ne sait même pas combien il vaudra la semaine prochaine. Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a fait l’exercice et avancé le chiffre de 113 dollars américains, soit 25 dollars de plus que ce qu’il vaut aujourd’hui.
Comment les experts de l’AIE ont-ils pu faire cette prédiction? Ils ont estimé que dans 25 années, le monde devrait consommer globalement 99 millions de barils par jour, soit 15 millions de plus qu’actuellement. Cela correspond à une progression de 18% durant le quart de siècle à venir.
La Chine sera le principal pays responsable de ce bond mondial de la demande en pétrole, en tous cas pour au moins la moitié de celui-ci. Elle en a tout simplement besoin pour faire tourner son économie. En 2035, la Chine - devenue l'an dernier le premier consommateur mondial d'énergie devant les Etats-Unis - devrait ainsi représenter 22% de la demande mondiale, contre 17% aujourd'hui.
Du côté de la production, on devrait atteindre le chiffre de 96 millions de baril de pétrole brut par jour en 2035. Cette estimation peut paraître renversante, quand on sait que le pic historique a été enregistré en 2006, à hauteur de 70 millions de barils par jour, et quand on note que les experts de l’AIE considèrent qu’en 2020 la production mondiale avoisinerait les 69 millions de barils.
Comment connaîtra-t-on alors un tel bond en l’espace de quelques années? La réponse de l’AIE est que ces gains découleront en partie «d’améliorations du processus de transformation», ainsi que de l’émergence de «pétrole non conventionnel», à savoir, entre autres, les sables bitumineux…
Globalement, la demande mondiale en énergie devrait croître de 36% entre 2008 et 2035, soit une moyenne annuelle de 1,2%. Elle passerait ainsi de 12 300 millions de tonnes équivalent pétrole à plus de 16 700 millions. C'est moins que la hausse moyenne annuelle de 2% enregistrée au cours des 27 dernières années...
Les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz naturel) demeureraient en 2035 les sources dominantes, mais leur part dans la demande globale de carburant passerait de 33 à 28%, «en raison de prix plus élevés et des efforts gouvernementaux pour promouvoir d'autres voies». Ainsi, la part du nucléaire passerait de 6 à 8%, et celle des énergies renouvelables (hydro-électrique, éolienne, solaire,...), de 7 à 14%.