Critiquée pour la façon dont son projet de mine d'or à ciel ouvert a démarré en Abitibi, la société minière Osisko s'associe à l'opéra-folk Les filles de Caleb
dans le but de changer l'idée que les Québécois se font d'elle.
Inspiré de l'oeuvre éponyme d'Arlette Cousture et de la série télévisée la plus populaire de toute l'histoire du Québec, Les filles de Caleb sera présentée en première à Montréal le 13 avril avant de partir en tournée estivale dans plusieurs régions.
La commandite d'Osisko s'élève à des centaines de milliers de dollars sur un budget de production de 7 millions. Elle lui donnera une grande visibilité : Osisko dressera notamment un kiosque aux abords des salles de spectacles à Montréal et à Québec pour présenter ses activités. En outre, Osisko offrira deux représentations aux citoyens de Malartic concernés par son projet, la plus grande mine à ciel ouvert du Canada, qui a nécessité la relocalisation de la moitié des habitations du village.
Une occasion de contrecarrer la mauvaise publicité qu'elle s'est attirée en 2008 et 2009, lorsqu'elle avait entamé cette relocalisation avant même que le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement n'ait approuvé le délicat projet minier.
Déjà un fonds régional
Mais voilà que l'entreprise s'apprête à produire ses premières pépites d'or et souhaite redonner à la population. « Nous voulons participer à la vie culturelle du Québec et promouvoir l'Abitibi », soutient Hélène Thibeault, directrice des communications d'Osisko.
Osisko finance déjà un fonds régional d'un demi million de dollars à Malartic, grâce auquel elle soutient des projets éducatifs, culturels et sportifs dans la communauté. Mais Les Filles de Caleb est sa première commandite à l'échelle provinciale.
Le producteur du spectacle, Paul Dupont Hébert, relate que c'est un dirigeant d'Osisko qui l'a approché le 23 décembre dernier pour lui offrir sa collaboration, attiré par le fait que Les fi lles de Caleb se déroule en partie en Abitibi.
M. Dupont Hébert n'a pas craint la controverse. Pas plus qu'Alain Cloutier, président de l'agence Zad, concepteur du programme de commandites. Osisko « fait les choses autrement, a pris des risques et va faire attention » à son bilan environnemental et social, ont-ils dit, mentionnant les investissements que la société a fait pour la réfection des habitations, la construction d'une nouvelle école et d'autres projets communautaires. « C'est une société de chez nous qui crée des emplois et de la richesse au Québec », a poursuivi M. Dupont Hébert. Selon eux, il faut applaudir ce nouveau venu qui sort la commandite culturelle de sa « léthargie » postrécession.