Minmetals Resources veut devenir un joueur mondial du secteur du cuivre avec son offre d'achat non sollicitée de 6,3 milliards $ sur Equinox Minerals, mais les investisseurs ont l'air de croire que la société détenue par des intérêts chinois pourrait devoir payer davantage.
L'action d'Equinox (TSX:EQN) a bondi de plus de 32 pour cent lundi à la Bourse de Toronto, après que Minmetals eut annoncé son intention d'offrir 7 $ par action pour la minière inscrite au parquet torontois.
L'action d'Equinox a pris 1,84 $ pour clôturer à 7,50 $ lundi sur le TSX, ce qui laisse croire qu'au moins certains investisseurs croient qu'une meilleure offre est possible.
"(Cette transaction) va créer une société avec une production mondiale significative de cuivre", a estimé le chef de la direction de Minmetals, Andrew Michelmore, lors d'une conférence téléphonique. "Cela va étendre notre production et prolonger l'existence de nos mines actuelles."
Equinox a indiqué lundi qu'elle n'avait pas de commentaire à formuler au sujet de la proposition de Minmetals avant de l'avoir étudiée davantage.
Equinox est actuellement occupée par sa propre offre hostile de rachat. Elle tente de mettre la main sur la canadienne Lundin Mining (TSX:LUN). L'action de Lundin a cédé lundi quatre pour cent, soit 33 cents, pour clôturer à 8 $ à la Bourse de Toronto.
L'analyste Onno Rutten, de la firme UBS, a estimé que l'offre de Minmetals était plutôt minimale et croit qu'un prix de 8,30 $ par action serait "une valeur juste pour le contrôle d'Equinox".
"Même si nous croyons qu'il est peu probable de voir d'autres offres émerger pour Equinox, nous croyons que les actionnaires pourraient attendre une hausse de la part de la très motivée Minmetals", a écrit M. Rutten dans une note de recherche.
Selon M. Michelmore, l'éventuelle transaction créerait un leader mondial des métaux de base diversifiés et ferait de Minmetals le 14 producteur mondial de cuivre, comparativement à la 30e position qu'il occupe actuellement à ce chapitre.
"Nous avons identifié le cuivre comme un de secteurs clés dans lesquels nous voulons croître", a expliqué M. Michelmore, notant que la demande pour le cuivre était bonne mais qu'il y avait une pénurie de projets pour y répondre.
La Chine est à l'affût des occasions de rachats de sociétés minières et pétrolières au Canada et ailleurs dans le monde. Elle tente de mettre la main sur un certain nombre d'actifs de cuivre et de pétrole pour l'aider à alimenter sa rapide croissance économique.
Jusqu'à maintenant, les riches entreprises chinoises ont évité les grandes prises de contrôle parce que celles-ci sont toujours assujetties à une révision d'Ottawa en vertu de la Loi sur Investissement Canada, qui exige que ces transactions représentent un bénéfice net pour le Canada.
Cependant, Equinox n'a pas d'actifs canadiens, ce qui rend sa prise de contrôle moins délicate du point de vue politique que celle, récemment rejetée par Ottawa, de Potash Corp (TSX:POT) aux mains de la minière mondiale BHP Billiton.
Selon le président de Minmetals Canada, Martin McFarlane, la présence d'Equinox au Canada est "très, très modeste". Elle ne compte qu'une poignée d'employés qui oeuvrent pour les relations avec les investisseurs. En fait, note M. McFarlane, elle ne détient essentiellement qu'une inscription à la Bourse de Toronto.
Le principal actif d'Equinox est la mine de cuivre Lumwana, en Zambie, une des plus importantes nouvelles mines de cuivre développées ces dernières années. Equinox est aussi propriétaire d'une autre mine de cuivre en Arabie saoudite.
Minmetals s'attend à présenter formellement son offre aux actionnaires d'Equinox d'ici trois semaines.
Equinox a indiqué que ses administrateurs étudieraient sa proposition.
"Le conseil d'administration d'Equinox se rencontrera pour étudier cette proposition non sollicitée, et commentera davantage après en avoir fait une évaluation attentive en ce qui a trait aux détails et à la valeur accordée à Equinox", a indiqué dimanche soir la société dans un communiqué.
Equinox a offert 8,10 $ par action en numéraire pour les titres de Lundin, ou 1,2903 action d'Equinox plus un cent pour chaque action. La portion en espèces de l'offre est limitée à 2,4 milliards $, tandis que le nombre d'actions offertes est plafonné à 380 millions. En vertu de la proposition d'Equinox, les actionnaires de Lundin détiendraient environ 30 pour cent de la nouvelle Equinox.
L'offre d'Equinox a été critiquée à plusieurs reprises en raison du montant d'argent que la société devra emprunter pour réaliser l'éventuelle transaction.