L'Association santé environnement (ASEF), organisme français qui regroupe 2 500 médecins, pointe du doigt les risques que fait courir l'exploitation des gaz de schiste à l'environnement, mais aussi à la santé, avec la présence dans les puits d'extraction d'agents «hautement cancérigènes».
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«On utilise dans les techniques de forage des centaines de produits chimiques qui sont pour la plupart toxiques, voire cancérigènes», souligne dans un communiqué le Dr Pierre Souvet, président de l'ASEF.
«De plus, les roches souterraines fracturées libèrent elles aussi des substances toxiques comme des métaux lourds ou encore de la radioactivité naturelle», souligne-t-il. Des polluants qui peuvent s'infiltrer dans les nappes phréatiques et contaminer l'eau que l'on consomme.
Le Dr Patrice Halimi, secrétaire général de l'ASEF, souligne que l'EPA, agence américaine de protection de l'environnement, a étudié l'eau au domicile des personnes habitant à proximité des puits de forage. «Sur 17 puits, 11 étaient contaminés par des agents hautement cancérigènes: arsenic, cuivre, métaux lourds, 2-butoxyéthanol...».
«Il y a eu le scandale du sang contaminé, là, c'est de l'eau contaminée avec des produits cancérigènes reconnus», souligne-t-il.
L'ASEF note encore que l'exploitation du gaz de schiste pollue l'air, «les techniques de forage utilisant des combustibles fossiles tel que le pétrole». Sans compter que le gaz extrait, le méthane, est «beaucoup plus réchauffant que le CO2».
«Le trou qu'on va creuser, si on exploite le gaz de schiste, c'est celui de la sécurité sociale, ce serait un pacte avec le diable», lance le Dr Halimi, qui veut que pour une fois «on réfléchisse avant de faire les choix».
«Le bénéfice énergétique mis en avant par ceux qui défendent ce projet, ainsi que leurs intérêts, est insignifiant par rapport aux risques que l'on fait prendre aux populations», dit-il encore. «Le message qu'il faut faire passer, c'est qu'il faut modérer la consommation énergétique».