Hydro-Québec veut investir 171 millions $ pour accroître l'efficacité de son réseau de distribution et ainsi obtenir des économies d'énergie de deux térawattheure (TWh) à partir de 2015.
Mais en bout de piste, ce sont les consommateurs d'électricité qui devront régler la facture puisque la Régie de l'énergie tiendra compte du coût de ces travaux dans les futures demandes d'augmentation de tarifs d'Hydro.
"C'est sûr que pendant un certain temps, ça pourrait avoir un effet sur les tarifs, mais il faut voir que ce n'est pas le seul facteur qui compte pour déterminer (les hausses tarifaires)", a déclaré mardi un porte-parole d'Hydro-Québec, Guy Litalien, au cours d'un entretien téléphonique.
Dans des documents déposés la semaine dernière à la Régie, la société d'État a indiqué que les économies de deux TWh qui découleront du projet contribueront grandement à l'atteinte de l'objectif de réduction de 11 TWh établi par Québec.
Baptisé CATVAR (pour Contrôle asservi de la tension et de la puissance réactive), le projet prévoit notamment l'installation d'équipements de mesure et la mise en place d'un système de gestion de la tension sur environ 2000 lignes du réseau de distribution.
En résumé, le système réduira la tension du courant livré aux abonnés, sans toutefois compromettre le fonctionnement des appareils électriques. Par conséquent, la consommation des clients diminuera, ce qui entraînera un manque à gagner pour Hydro.
En vertu des règles de la Régie de l'énergie, la société d'État pourra récupérer les 171 millions $ que doit coûter le projet et une bonne partie des pertes de revenus qui en résulteront par le biais d'augmentations tarifaires.
Selon Hydro-Québec, l'impact sur les tarifs oscillera entre 105,8 et 129,9 millions $ par année entre 2015 et 2022, soit l'équivalent d'une hausse annuelle des tarifs d'un pour cent. À partir de 2023, toutefois, le nouveau système devrait entraîner une baisse des tarifs.
Hydro fait remarquer qu'il lui coûterait beaucoup plus cher d'obtenir une économie d'énergie de deux TWh par l'entremise de programmes commerciaux d'efficacité énergétique.
"Il s'agit donc de la solution permettant de réduire au maximum l'impact sur les tarifs", peut-on lire dans un des documents déposés à la Régie.
"C'est un très bon investissement pour la société, pour les Québécois", a soutenu M. Litalien.
Un projet pilote mené depuis 2005 au poste Pierre-Boucher, à Boucherville, a prouvé l'efficacité du CATVAR et son impact nul sur la qualité de l'alimentation électrique des clients.