Le géant suisse des matières premières Glencore a maintenu lundi que le prix proposé pour la fusion avec le groupe minier Xstrata était "juste", malgré les appels à un relèvement de l'offre qui doit donner d'ici la fin de l'année naissance à un mastodonte du secteur.
"Nous estimons que le prix payé pour Xstrata est un prix juste. Une fusion entre égaux n'implique généralement pas une prime", a précisé le patron de Glencore dans un entretien à l'AFP.
Glencore et Xstrata, tous deux domiciliés dans le paradis fiscal du canton de Zoug, ont officialisé début février leur fusion très attendue, destinée à créer un mastodonte des matières premières pesant 90 milliards de dollars en Bourse.
Dans le cadre de cette fusion, dont le coût est évalué à 61,9 milliards de dollars (46,9 milliards d'euros), les actionnaires de Xstrata recevront 2,8 actions Glencore pour chaque titre Xstrata, valorisant ce dernier à 1.290,10 pence, ce qui représente une prime de 15,2%.
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Malgré cette prime, certains analystes avaient estimé que Glencore devait s'appliquer à amadouer les actionnaires de Xstrata qui pourraient bien réclamer un relèvement de l'offre.
"C'est maintenant au tour des actionnaires (de Xstrata) d'accepter ou de rejeter" l'offre faite pour une fusion entre les deux groupes, a ajouté M. Glasenberg.
Le Sud-Africain a rappelé que l'opération avait reçu le soutien "unanime" du conseil d'administration de Xstrata et de son patron, Mick Davis.
"Cela sera notre travail pendant les prochaines semaines de convaincre les actionnaires de Xstrata que Glencore a des actifs de premier ordre", notamment dans le cuivre en République démocratique du Congo (RDC), le charbon en Colombie, le zinc et l'or au Kazakhstan et des actifs à long terme dans le charbon en Afrique du Sud, a souligné le directeur général du groupe de Baar.
Afin de convaincre les investisseurs, qui devront valider le projet de fusion lors des assemblées générales respectives des deux groupes en mai, les patrons de Glencore et de Xstrata vont démarrer une tournée auprès des actionnaires, a précisé M. Glasenberg.
La Commission européenne a été informée de la fusion. "Ils ont reçu tous les détails de la fusion", a souligné le patron de Glencore, qui s'attend à ce que les régulateurs européens accordent le feu vert à cette opération, qui doit être finalisée "au début du troisième trimestre".
La nouvelle entité, baptisée Glencore Xstrata, sera le spécialiste des matières le plus diversifié, a encore souligné le patron dans une lettre aux actionnaires.
L'union des deux groupes suisses va en effet donner naissance à un mastodonte générant un chiffre d'affaires combiné de 209,4 milliards de dollars et un résultat brut d'exploitation de 16,2 milliards.
Glencore a également publié lundi son résultat, dont il avait déjà donné les principaux chiffres début février.
Le bénéfice net (avant éléments exceptionnels) est ainsi ressorti en hausse de 7% à 4,1 milliards de dollars l'année dernière, tandis que le chiffre d'affaires a progressé de 28% à 186,2 milliards.
Le géant a profité des prix élevés des matières premières et de l'augmentation de la production et 2012 a "bien" démarré dans l'ensemble des secteurs, a précisé le groupe.
Glencore, qui ne se contente pas d'être un géant du négoce mais qui détient également une grande partie de ses actifs miniers et agricoles, devrait continuer à bénéficier de la forte demande en matières premières, notamment en provenance de la Chine, qui consomme environ 50% des matières premières mondiales, selon M. Glasenberg.
"Nous estimons que les prix des matières premières devraient rester élevés", si la crise des dettes publiques ne s'aggrave pas en Europe, a-t-il estimé.