Dans l'espoir de calmer le jeu, le gouvernement Charest a annoncé lundi quelques mesures pour resserrer les conditions d'exploration des gaz de schiste.
Le gouvernement souhaite ainsi réduire la pression alors que s'amorcent les travaux du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) sur l'exploration et l'exploitation de cette ressource gazière controversée.
Le ministère de l'Environnement exigera dorénavant que les entreprises obtiennent un certificat d'autorisation pour la phase exploratoire lorsqu'il y a de la fracturation hydraulique.
En fait, les entreprises devront obtenir un certificat d'autorisation préalable aux travaux de fracturation, c'est-à-dire avant d'injecter des millions de litres d'eau et de sable dans le sol.
Pour obtenir ce certificat, elles devront respecter les conditions exigées par le ministère et fournir toutes les informations requises, a indiqué le ministre de l'Environnement, Pierre Arcand.
Des inspections régulières sur les sites auront lieu afin d'assurer le suivi des conditions d'attribution du certificat et des normes environnementales.
A cet effet, un programme spécial d'inspections sera mis sur pied pour accroître la surveillance et le contrôle des normes, a souligné le ministre.
Les mesures annoncées par le ministre Arcand ont été fort bien accueillies par l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA).
Le conseiller juridique de l'organisme, Dominique Neuman, y voit un pas dans la bonne direction.
L'AQLPA ne renonce pas pour autant à réclamer un moratoire complet sur l'exploration des gaz de schiste, le temps d'obtenir des données fiables sur les impacts environnementaux découlant de l'extraction de la ressource.
Le BAPE consulte
Les consultations tant attendues du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) au sujet du gaz de schiste débuteront ce soir, à Saint-Hyacinthe.
Après les rencontres plutôt tumultueuses entre des citoyens et des représentants de l'industrie du gaz de schiste, ces dernières semaines, ce sera au tour du BAPE de prendre à bras-le-corps ce dossier controversé, qui a mobilisé non seulement les groupes écologistes, mais aussi le monde municipal, les producteurs agricoles, des scientifiques et de nombreux citoyens.
Les consultations du BAPE commenceront lundi à 19h à Saint-Hyacinthe, puis mardi et mercredi à compter de 13h30, puis 19h.