Le président d’Hydro-Québec estime être à l’abri des pratiques illégales mises au jour ces dernières semaines dans le cadre de la Commission Charbonneau sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction.
À l’occasion du dépôt de ses résultats de 2012, le président-directeur général Thierry Vandal a déclaré ce matin que les processus d’octroi de contrats de la société d’État étaient à ce point «robustes» qu’il serait suprenant que l’on découvre des irrégularités semblables chez Hydro-Québec.
À tel point que le pdg a admis, en conférence de presse, ne pas avoir encore ressenti le besoin de déclencher d'enquête interne sur les pratiques d’octroi de contrats de la société d’État ou sur les liens qu’entretient son personnel avec les firmes de génie qui travaillent quotidiennement avec Hydro-Québec.
Hydro-Québec a à son emploi quelque 1700 ingénieurs, la vaste majorité dans les divisions responsables du développement de son réseau. Hydro-Québec a investi 3,9 G$ en 2012 dans différents projets de construction, dont ceux du Complexe de la Romaine sur la Côte-Nord et de la Centrale de la Sarcelle, dans le Nord-du-Québec.
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Les travaux de la Commission d'enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction ont permis d'apprendre différents stratagèmes, utilisés de longue date par des firmes de génie-conseil du Québec afin d'obtenir des municipalités différents contrats de travaux publics, de service informatique, ou encore de gestion de l'environnement. SNC-Lavalin, Genivar, BPR et Dessau, ne sont quelques unes des sociétés qui ont déjà été éclaboussées dans le cadre de cette commission d'enquête.
«Il faut comprendre que nos pratiques d’approvisionnement sont très sofistiquées, a déclaré M. Vandal. Nous croyons que nous avons des politiques d’approvisionnement qui sont très robustes, qui ont bien servi les intérêts de l’organisation (...) et nous n'hésitons pas à échanger avec l’UPAC (unité permanente anticorruption) à titre préventif.»
Cela dit, le pdg a dit suivre l' «évolution du marché» de près et faire en sorte que la société d'État adapte ses façons de faire en fonction des meilleures pratiques. «Il n’y a pas d'enquête, ni de révision de nos pratiques (...) Mais on va continuer de suivre ça et si de nouvelles informations suggéraient que l’on devrait améliorer nos pratiques, on va le faire», a répondu M. Vandal.
Prudent, ce dernier a fait remarquer qu'Hydro-Québec est une grande organisation et qu'elle ne pouvait, dans les circonstances, surveiller chacun de ses employés. « Est-ce que quelqu'un a pu mal agir? Ça se peut. Mais si cela s'avérait, ce qui ne semble pas le cas, nous prendrions les mesures qui s'imposent comme par le passé.»
Enfin, contrairement à certaines municipalités, le numéro un d'Hydro-Québec a déclaré n'avoir remarqué aucune réduction des tarifs pour les services offerts par les sociétés de génie-conseil de la province depuis les débuts des travaux de la Commission Charbonneau.
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