Le gouvernement canadien a prolongé jeudi pour une période de 30 jours son examen du projet de rachat du groupe pétrolier canadien Nexen par le géant chinois CNOOC, qui vise à déterminer s'il serait profitable pour l'économie canadienne.
Présentée en juillet, l'offre d'achat de 15,1 milliards de dollars américains de la société d'Etat chinoise deviendrait, si elle se concrétisait, le plus important investissement de la Chine à l'étranger.
Entamé fin août, l'examen a été prolongé, ce qui n'est pas inhabituel dans le cadre de la loi canadienne sur l'investissement, a annoncé le ministre de l'Industrie Christian Paradis.
"En général, la Loi prévoit une période initiale de 45 jours pour l'examen, mais cette période peut être prolongée de 30 jours. La période d'examen peut être prolongée de nouveau avec le consentement de l'investisseur. Une décision peut être rendue en tout temps au cours de la période d'examen", a-t-il dit."Tout le temps nécessaire sera consacré à un examen minutieux et approfondi de cette proposition d'investissement", a-t-il ajouté.
M. Paradis doit établir si la proposition de rachat procurera un "avantage net" au Canada en fonction de six critères, notamment son impact sur l'économie canadienne en matière d'emplois, de transformation des ressources et d'exportations.
CNOOC étant une entreprise d'Etat, le projet est également soumis à "des critères particuliers" en matière de sécurité nationale, a précisé récemment le Premier ministre conservateur Stephen Harper.
Considéré favorable à l'investissement étranger, le gouvernement canadien est divisé sur ce projet de rachat, alors que l'opposition et une majorité de Canadiens sont contre, selon des sondages.
Dixième compagnie pétrolière canadienne en 2011 par son chiffre d'affaires, Nexen a des projets dans les sables bitumineux de l'Alberta, troisième réserve de pétrole du monde, mais la majeure partie de ses actifs sont situés à l'étranger.
Depuis 1985, Ottawa n'a bloqué que deux projets de rachat étrangers au Canada, le dernier en date étant celui en 2010 du numéro un mondial des engrais Potash Corp par le géant minier anglo-australien BHP Billiton.