Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, défend son choix de l'entreprise Landis + Gyr pour fournir l'infrastructure et les compteurs de nouvelle génération, assurant qu'il s'agit de l'option qui offrait le meilleur équilibre entre le prix, les retombées et la technologie.
À Québec toutefois, les partis d'opposition critiquent le fait qu'Hydro-Québec n'ait pas cherché à favoriser le plus de retombées économiques possibles dans la province.
M. Vandal a pris la parole, jeudi midi à Montréal, devant les Manufacturiers et exportateurs du Québec, évoquant ce dossier des compteurs d'électricité d'une valeur de 350 millions $ qui seront installés entre 2012 et 2017.
À ceux qui reprochent à Hydro-Québec de ne pas avoir privilégié une entreprise québécoise ou offrant le maximum d'emplois ici au Québec, M. Vandal a répliqué qu'il n'y avait pas de compagnie québécoise pouvant fabriquer de tels compteurs. "Il n'y a pas de compteurs québécois. Il n'y a personne qui nous a présenté une proposition avec un compteur qui aurait été produit de A à Z ici", a-t-il répliqué.
Landis + Gyr est d'origine suisse et fait affaire dans une trentaine de pays. Elle s'est engagée à ouvrir dans la région de Montréal un "centre d'excellence" qui créera 75 emplois et à en faire une sorte de tremplin pour développer ses affaires ailleurs au Canada.
"On a regardé toutes les questions de retombées et on a fait le meilleur choix pour le consommateur, pour nos clients, en termes de rapport qualité-prix: la meilleure technologie au meilleur prix, et c'est comme ça qu'on est arrivé au choix de la technologie Landis + Gyr, qui nous permet d'avoir une solution de bout en bout, une solution intégrée qui couvrait l'ensemble des besoins", a justifié M. Vandal.
Le porte-parole péquiste pour les dossiers d'énergie, Sylvain Gaudreault, voit la chose d'un tout autre oeil. "Hydro-Québec a coupé 725 postes en échange de 350 millions $ qui s'en vont en Suisse, au Mexique et au Japon et peut-être 75 emplois créés", a-t-il protesté.
Le député péquiste de Jonquière a souligné qu'un des concurrents de Landis + Gyr pour ce projet, Varitron, de Saint-Hubert, "aurait créé 275 emplois sûrs et 1000 à long terme, avec une propriété intellectuelle québécoise", ce qui aurait généré davantage de retombées au Québec.
À son tour, le député adéquiste François Bonnardel a défendu un autre concurrent de Landis + Gyr, cette fois Trilliant. Selon lui, Trilliant aurait fait fabriquer ses pièces à l'étranger mais, associé à General Electric, il aurait "garanti que les trois millions de compteurs seraient assemblés au Québec, créant ainsi des centaines d'emplois".
De son côté, M. Vandal a insisté sur le fait qu'il ne s'agit pas que de l'assemblage des compteurs d'électricité qui se fera au Mexique, mais aussi de leur installation qui pourra, cette fois, être confiée à des travailleurs du Québec.
"Ce dont il est question avec Landis + Gyr, ce sont les compteurs et l'infrastructure associée aux compteurs directement. Mais au-delà de ça, l'installation va se faire avec des firmes québécoises; il y a un appel d'offres qui est en cours en ce moment. C'est clair que ce sont des firmes québécoises qui vont installer ça. Et il va y avoir, bien sûr, plusieurs centaines d'emplois associés à ça", a assuré M. Vandal.