«Le secteur de l'exploration minière est sur le mode de la survie.» S'ils ne s'entendent pas sur le moment de la reprise, les experts consultés partagent le constat d'Alain Poirier, directeur de projet de l'Association de l'exploration minière du Québec.
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«Pendant l'été, de petites fenêtres d'espoir se sont ouvertes, mais elles ne le sont pas restées très longtemps», illustre Nochane Rousseau, associé et responsable du secteur minier pour le Québec chez PwC Canada. «Le financement est encore aussi difficile qu'il l'était et, sur le plan des fusions et acquisitions, c'est toujours aussi tranquille.»
Le consultant minier et investisseur d'expérience Jacques Bonneau estime qu'«il faut que les dirigeants de compagnies d'exploration juniors soient persévérants, qu'ils tentent par tous les moyens de survivre et de conserver leurs projets en attendant que les temps leur soient plus favorables.»
«Les producteurs auront besoin de remplacer leur réserve et de bâtir de nouvelles mines d'ici quelques années, donc les compagnies qui détiennent des projets d'exploration intéressants pourront réussir à se financer», ajoute Killian Charles, analyste minier chez Industrielle Alliance Valeurs mobilières.
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Hibernation et consolidation
L'une des tactiques de survie les plus fréquentes est la mise «en dormance» ou «en hibernation» de certains projets, quand ce n'est pas de la société entière. «L'entreprise ralentit l'exploration et réduit les dépenses pour conserver seulement les employés et les projets clés», résume Nochane Rousseau. C'est le cas de plusieurs sociétés engagées dans le secteur du fer, qui connaît des difficultés.
D'autres préfèrent procéder au regroupement de leurs actions (reverse split) dans le but de tenter un financement. «La compagnie passe de 100 millions d'actions à 0,01 $ à 10 millions d'actions à 0,10 $», explique Jacques Bonneau, qui rappelle que «les règles de la Bourse exigent un prix minimum de 0,05 $ par action pour avoir accès au financement».
Si certaines petites sociétés minières vont chercher des liquidités en vendant des projets - ce qui permet à des compagnies comme Ressources Monarques (voir texte p. 36) de se constituer un portefeuille de propriétés à faible coût - d'autres tentent de les conserver sous forme de coentreprises. «Les producteurs séniors s'intéressent beaucoup aux projets québécois, parce qu'ils savent que ceux-ci sont stables et de longue durée», fait remarquer Killian Charles. Beaucoup de petites sociétés trouvent un partenaire prêt à absorber les coûts d'exploration, comme Gold Fields avec Yorbeau, Goldcorp ou encore Hecla Mining.
Ainsi, Osisko Gold Royalties a récemment acquis des participations dans Ressources Falco et Corporation minière NioGold. «Deux juniors qui ont des projets vraiment intéressants ont choisi de céder une part de leurs actions à un «grand frère» plus riche, qui croit en leur potentiel et qui leur permettra de survivre à la crise», note Jacques Bonneau.
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Réduire les risques
Parfois, ce sont deux entreprises de tailles semblables qui s'associent : Yamana Gold et Agnico Eagle pour le Partenariat Canadian Malartic, par exemple. «Pour chacun des partenaires, cela permet de réduire leurs risques et de diminuer la taille de la transaction, précise Nochane Rousseau. C'est une tendance qui continuera de se développer, même si l'obligation de consensus crée des défis d'un point de vue opérationnel.»
Jusqu'à quand les compagnies d'exploration devront-elles alors attendre le retour du financement ? Les avis divergent. Selon Alain Poirier, l'industrie «est stable dans le fond du baril», alors que Jacques Bonneau est d'avis que le bas du cycle de crise a été atteint vers juin 2013. «Depuis, nous sommes en période de consolidation, déclare-t-il. Il y en a eu quatre ou cinq dans les 30 dernières années, et elles durent à peu près deux ans. Je m'attends à ce que l'année prochaine, au début ou à la fin, nous puissions commencer à voir un regain de vie.»
Investissements en exploration et en mise en valeur minière au Québec
2011 834 M$
2012 621 M$
2013 328 M$
2014¹ 400 M$
¹ Intentions d'investissement, mais il est probable que les dépenses réelles soient moindres ; en 2013, par exemple, les intentions étaient de plus de 600 M$ pour des investissements réels de 328 M$.
Source : Institut de la statistique du Québec
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