L’agence de publicité montréalaise Bleublancrouge s’est associée avec DDB Canada en vue de lancer le bureau de DDB Canada à Montréal. Le partenariat stratégique permettra aux deux agences de s’ouvrir mutuellement les portes de leur marché respectif.
« Avoir une alliance internationale, c’est aussi important, sinon plus qu’il y a 20 ans, explique Sébastien Fauré, chef de la direction chez Bleublancrouge en entrevue avec LesAffaires.com. Le marché a changé. Les marques se sont globalisées. Il faut avoir accès à des réseaux ou à des relations d’affaires qui ne se font pas à Montréal. »
Les installations de DDB Canada Montréal seront situées dans les bureaux montréalais de Bleublancrouge, dont la marque continuera ses activités indépendamment. Les employés de Bleublancrouge travailleront dans les deux entités.
À court terme, l’entreprise, qui compte 100 employés à Montréal et à Gatineau, ne compte pas procéder à des embauches, affirme Stéphanie Morisette, directrice des relations publiques de l’agence.
Les lecteurs reconnaîtront le travail de l’agence québécoise dans la campagne publicitaire de la Chambre des notaires du Québec mettant en vedette l’humoriste Pierre Légaré. Plus récemment, elle est responsable de promouvoir l’exposition « Star Wars Indentités » du Centre des sciences de Montréal.
DDB Canada, pour sa part, est une filiale de l’américaine DDB. Elle a 250 employés au Canada. La filiale compte Subaru et BC Hydro parmi ses clients.
Dans les grandes lignes, DDB Canada profitera de l’entente pour promouvoir ses clients dans le marché québécois. Bleublancrouge en contrepartie pourra profiter des ressources de DDB Canada pour accompagner les siens dans le reste du pays. « À cela j’ajouterai la possibilité de partager nos clients en misant sur nos forces respectives », dit M. Fauré.
L’entente avec la filiale canadienne de DDB ouvre aussi la porte aux clients de DDB International. DDB Montréal a déjà réussi à recruter un client de DDB aux États-Unis.
DDB Canada collabore depuis une douzaine d’années avec Bleublancrouge, raconte le M. Fauré. La collaboration « s’est accélérée » depuis un an et demi, et l’entente a été signée il y a un mois
Le besoin de sortir du Québec et la possibilité d'une mise en vente (à la page suivante)
Le besoin de sortir du Québec
Cette annonce survient dans un contexte de consolidation des agences. En 2009, Cossette s’est fait acheter par l’américaine Mill Road. L’acquisition avait mené à une enchère avec Cosmos, formée d’anciens de Cossette.
Dernièrement, LesAffaires.com a révélé en juin que l’agence montréalaise Bos est passée dans le giron du géant publicitaire japonais Dentsu. La direction de Bos doit diriger les activités canadiennes de BosDentsu. PLUS: L'agence de publicité Bos vendue à des Japonais
Un mois plus tard, Dentsu a acquis la britannique Aegis pour l’équivalent de presque 5 milliards de dollars canadiens. Aegis est actionnaire de CaratStrategem à Montréal.PLUS:Publicité : une deuxième agence montréalaise dans le giron des Japonais
« On ne peut pas faire ce que Cossette a réussi à faire dans les années 1980, admet M. Fauré. C’est beaucoup plus difficile de réaliser cette croissance et cette conquête à l’international. Il faut être réaliste. Les indépendants ont un avantage à faire des alliances internationales en conservant leur indépendance régionale.
M. Fauré assure que Bleublancrouge reste indépendante de DDB Canada. La marque continuera ses activités. Il affirme que DDB a fait preuve de « beaucoup de respect pour cette indépendance ».
S’agit-il d’une première étape en vue d’une acquisition? « C’est toujours ce que veulent les grands joueurs, répond-il. Pour l’instant, notre équipe est jeune et dynamique et nous n’avons pas l’intention de nous mettre en vente. »