Yellow Media avait beau avoir le plus bas niveau d’endettement de son industrie, cela n’aura pas suffi, a concédé son président et chef de la direction Marc Tellier.
« Nous étions les plus conservateurs (sic), mais visiblement, nous ne l’étions pas assez », a confié le dirigeant à l’occasion d’une assemblée extraordinaire des actionnaires et des créanciers de l’éditeur des Pages jaunes.
Quelques minutes avant de rencontrer les médias, les prêteurs et les actionnaires ont approuvé un plan de restructuration du capital de Yellow Media qui fait disparaître plus de la moitié de sa dette de 1,8 G$.
Les actionnaires actuels de l’entreprise se retrouveront quasiment éjectés du capital action si le plan est approuvé par les tribunaux le lundi 10 septembre, mais le passif de Yellow Media ne sera plus que de 850 M$.
Les actionnaires et les créanciers de Yellow Média ont approuvé jeudi avant-midi le plan de restructuration du capital du producteur d’annuaire téléphonique. Actionnaires et créanciers ont approuvé le plan à plus de 77% et 70%, respectivement.
La mise en œuvre de la restructuration du capital devrait avoir lieu d'ici la fin de septembre 2012, sous réserve d'un certain nombre de conditions, y compris l'obtention de l'approbation finale de la Cour supérieure du Québec, et d'autres risques et incertitudes.
L’entreprise montréalaise a assuré dans un communiqué que la restructuration n’aura pas d’impacts sur ses obligations envers ses employés.
« Lorsque l’on regarde l’impact des iPhones, des iPad et de tous ces appareils, c’est sûr que tous savaient que cela allait changer les choses. Mais personne n’a anticipé la rapidité avec laquelle cela allait se produire », a plaidé M. Tellier.
Ce dernier a voulu relativiser les choses en affirmant que Yellow Media est la dernière de son secteur à être passé par l’étape de la restructuration. « Tout le monde aurait souhaité ne pas se rendre à cette étape. Mais historiquement, nous avons toujours été les plus conservateurs(sic), avec le plus bas niveau d’endettement de notre industrie. Tous les autres sont passés par là, nous sommes les derniers à le faire. Ce plan nous donne du temps pour compléter notre transformation », a-t-il indiqué.
Avec 30 % de ses revenus provenant du numérique, de nouveaux produits dans ce segment de ses activités et sa position de plus gros revendeur publicitaire pour les Google, Yahoo et Bing de ce monde, M. Tellier reste confiant.
« Il y a beaucoup de pain sur la planche, mais c’est une étape importante pour avoir la flexibilité nécessaire pour continuer nos transformations », a précisé le principal dirigeant de Yellow Media.
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Pas d’inquiétudes pour l’approbation des créanciers
M. Tellier n’a affiché aucune crainte quant à aux chances que le plan de restructuration soit adopté, même si plusieurs créanciers contestent la nouvelle structure offerte qui ne leur en offre pas suffisamment à leurs yeux.
La semaine dernière, Yellow Media a déclaré être prête à se mettre sous la protection des tribunaux, dans l’éventualité où la proposition pour remplacer une grande part de la dette par des actions était rejetée. Puis, l’entreprise a annoncé mardi un amendement au plan mis en place qui accordait davantage d’actions aux porteurs de débentures.
« Ce n’était pas une question d’avoir peur », a-t-il répliqué aux questions des journalistes. « Nous avons reconnu qu’il fallait créer un meilleur équilibre entre les parties », s’est-il contenté d’ajouter.
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