Les applications pour planifier un voyage et s'informer sur place se multiplient, mais les frais d'utilisation d'Internet à l'étranger freinent l'essor du tourisme mobile. L'industrie touristique montréalaise pourrait en profiter.
Un voyage se décline en cinq phases : on rêve d'aller en vacances, on planifie son voyage, on l'achète, on le réalise, puis on est de retour à la maison, dit Guillaume Brunet, directeur principal, médias sociaux, chez Optimum relations publiques, filiale de Cossette. Et, pour chacune de ces étapes, il existe plusieurs applications mobiles. À vrai dire, il en pleut de nouvelles chaque jour.
" Le contenu est au rendez-vous ", dit Guillaume Brunet, qui revient tout juste du congrès Social Media Srategies for Travel, organisé pour la 4e année à San Francisco par Eye for Travel, une filiale de SC Group à Londres. " Après trois ans à mettre en place les plateformes, je suis impressionné par l'orientation des contenus, souvent pertinents, utiles et pratiques, que ce soit les guides en réalité augmentée, les cartes, les sites d'aubaines ou de partage de photos. "
Tout y est ou presque. Selon Mobindex, une recherche réalisée par Cossette sur le marketing mobile au pays, la moitié (47,8 %) de ceux qui possèdent un téléphone intelligent comptent l'utiliser pour planifier leur voyage. Une vaste majorité veut aussi l'utiliser sur place... mais ils ne le feront pas, à cause des coûts prohibitifs de l'utilisation d'Internet à l'étranger.
" Le coût freine le développement du tourisme mobile, dit Guillaume Brunet. Il y a un décalage entre ce que les utilisateurs veulent et ce que les entreprises de télécommunications offrent. "
Une facture trop salée
En reportage à Rome pendant trois jours pour tester une multitude d'applications de réalité augmentée, le reporter américain Mark Schatzker, du Condé Nast Traveler, a estimé que, s'il n'avait pas souscrit à un forfait d'AT&T (200 $ pour 200 mégaoctets par mois), il aurait eu à payer 3 200 $ pour 160 mégaoctets de données... Sans forfait, écrit-il, utiliser Google Goggles (une application de recherche visuelle) pendant quelques secondes aurait coûté 6 $, et Nearest Wiki (une application de réalité augmentée) durant cinq minutes, 20 $ !
Cher pour des applications prometteuses, mais pas tout à fait au point. Information souvent superficielle, parfois indisponible ou erronée, ergonomie minimale... " C'est comme essayer d'enfiler une aiguille en faisant du jogging sur un chemin de terre ", écrit le reporter.
Répandre le Wi-Fi
Les espaces Wi-Fi représentent une solution économique, mais ils sont trop peu nombreux. Montréal pourrait se distinguer en Amérique du Nord en instaurant une zone Wi-Fi dans ses quartiers centraux, estime Michel Archambault, directeur de la chaire de tourisme Transat de l'ESG-UQAM. " Montréal se targue d'être un lieu de prédilection de l'industrie du multimédia, mais là-dessus, on est très en retard, dit-il. Je reviens du Costa Rica et de l'Équateur; il y avait des zones Wi-Fi partout ! C'est devenu un must. "
Encore faudrait-il que les utilisateurs de téléphones intelligents sachent que l'utilisation d'un tel réseau Wi-Fi est gratuite : selon l'enquête Mobindex, 62,5 % des répondants croient que des frais s'ajouteront à leur facture téléphonique s'ils utilisent Internet en Wi-Fi avec leur mobile à l'extérieur du Canada.
44,2 % Pourcentage des répondants de l'étude Mobindex qui souhaitent avoir une application de voyage conservant toutes les informations et les mises à jour pertinentes pour leur voyage. | Source : Cossette