L’organisme des Normes canadiennes de la publicité (NCP) a reçu l’an dernier 1 809 plaintes concernant 1 153 publicités. Cela représente un bond de 51% par rapport à l’année précédente, ainsi qu’un record des 10 dernières années.
Les NCP ont examiné 177 plaintes qui semblaient a priori enfreindre le Code canadien des normes de la publicité. 83 d’entre elles ont été retenues.
Qu’est-ce qui est le plus souvent décrié par les consommateurs? Essentiellement trois choses :
> Ils doutent de leur «véracité» et de l’«exactitude» des informations diffusées;
> Ils se plaignent du «manque de clarté» quant aux prix avancés;
> Ils considèrent que les informations diffusées sont «inacceptables», voire «offensantes».
La publicité dans le commerce de détail a généré 252 plaintes de consommateurs, soit plus que dans toute autre catégorie de publicité. Elle est suivie par la publicité sur les services, avec 242 plaintes. Vient au troisième rang la publicité sur les aliments, qui comprend les producteurs, les commerçants et les restaurants, avec 149 plaintes.
Comme par les années passées, c’est la publicité télévisée qui a généré le plus grand nombre de plaintes, avec 686 plaintes. La publicité sur le Web a enregistré le deuxième plus grand nombre de plaintes (345), et la publicité affichée sur des supports extérieurs – y compris la publicité dans les moyens de transport – vient à la 3e place, avec 204 plaintes.
«Dans le contexte économique actuel, les consommateurs recherchent une valeur ajoutée, les bonnes affaires et les bas prix. Lorsque leur expérience d’achat ne répond pas à leurs attentes, qui sont fondées sur les publicités qu’ils voient ou qu’ils entendent, ils n’hésitent pas à le faire savoir aux NCP», indique le rapport. Et d’ajouter : «Bon nombre des plaintes reçues l’an dernier portaient sur des publicités de produits offerts à des prix accrocheurs, qui n’étaient pas en stock lorsque les consommateurs ont tenté de se les procurer; sur des publicités qui contenaient des prix et des rabais inexacts; et sur des allégations qui étaient exagérées et qui ne pouvaient être prouvées par l’annonceur».
Autre motif de plainte en vogue : les annonces de type «aubaines du jour» sur le Web. Ces publicités, d’une durée limitée, font la promotion de coupons-rabais ou de bons applicables sur des biens et des services offerts par des détaillants et des fournisseurs de services locaux. Le hic? Certains plaignants allèguent que non seulement les économies alléguées sont exagérées, mais aussi que certaines des aubaines annoncées n’existent tout simplement pas. Et souvent, les NCP leur ont donné raison.
Faut-il s’alarmer de ce déluge subit de plaintes? Pour le savoir, les NCP ont mené un sondage tant au Canada qu’aux Etats-Unis, histoire d’avoir un élément de comparaison.
Résultats? La majorité des Canadiens affirment que la publicité leur procure une valeur ajoutée (79%), et affirment que la plupart des publicités sont acceptables. Mais au moindre doute sur la fiabilité d’une annonce, les conséquences sont majeures : 89% des Canadiens sont disposés à cesser immédiatement d’acheter un produit ou un service, si leurs attentes en matière de vérité et d’exactitude ne sont pas satisfaites.
À noter, en passant, que les Canadiens sont plus susceptibles que les Américains d’affirmer que la publicité façonne les valeurs de la société (52% contre 36%) alors que les Américains croient plutôt que la publicité reflète les valeurs de la société. D’ailleurs, lorsqu’il s’agit de publicité politique, les Canadiens croient que contrairement à la publicité commerciale, les publicités dans cette catégorie ne satisfont pas à leurs normes de véracité et d’exactitude. Seuls 30% des Canadiens considèrent que la publicité politique est «très» ou «quelque peu» véridique…