Il n'y a plus de listes d'attente pour les loges corporatives au Centre Bell. C'est du jamais vu depuis la renaissance du Canadien comme équipe compétitive sur la glace.
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Le président du Groupe CH, Geoff Molson, nous l'a confirmé en entrevue, reconnaissant que les clients potentiels sont devenus plus frileux, commission Charbonneau et autres investigations du genre obligent. Mais, ajoute-t-il, elles sont quand même occupées tous les soirs. Celles qui sont maintenant disponibles sont louées à l'événement, ce qui permet à des particuliers ou des entreprises moins fortunés de s'offrir un traitement VIP.
C'est là un des rares écueils qui surgit sur l'écran radar de l'organisation, car dans l'ensemble, son bilan financier continue de faire des envieux partout dans le monde du sport. Les perspectives financières sont plus réjouissantes que jamais, même en tenant compte de l'affaiblissement récent de la devise canadienne. Une bonne partie des dépenses passe en effet par le dollar américain alors que les recettes, elles, sont surtout libellées en huard.
Les riches contrats signés récemment par la Ligue nationale de hockey (LNH) pour la rediffusion des matchs du Canadien serviront de baume.
Rappelons que Rogers a signé en novembre dernier une entente de plus de 5 milliards de dollars pour devenir le diffuseur officiel des parties du Canadien pour les 12 prochaines années. En même temps, Rogers cédait à TVA le droit d'en présenter au moins 22 pour l'auditoire francophone, notamment ceux du samedi soir et des séries. Jadis seul maître à bord, RDS s'est par la suite consolé en récupérant tout au moins les droits de diffusion régionaux des 60 matchs restants.
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Un produit convoité et payant
À combien s'élèvent dorénavant les revenus totaux de diffusion pour le club ?
Difficile à dire, et Geoff Molson n'en révélera pas davantage, invoquant la nature privée de ces pourparlers. Tout au moins, précise-t-il, les recettes du contrat avec Rogers sont partagées entre les 30 équipes de la LNH, comme cela se fait ailleurs dans la ligue. Mais on raconte que l'entente complémentaire avec RDS équivaut à celle qui prévalait par le passé. Pourtant, dans un texte publié en novembre dernier, La Presse indiquait à cet égard un montant de 31 millions de dollars annuellement. S'ajoutaient les revenus de commandite, les plus élevés de toute la ligue, à hauteur de 40 M$. On peut donc imaginer que le bilan final, aujourd'hui, sera encore plus profitable.
Comment Bell, propriétaire de RDS et actionnaire minoritaire du Groupe CH, a-t-elle accueilli l'arrivée de concurrents (Rogers et Québecor) dans son domaine ?
Geoff Molson se fait diplomate. «On n'en parle pas beaucoup, dit-il, d'autant plus qu'on est très contents que RDS demeure associé au Canadien avec ses 60 matchs régionaux. Il faut dire que la situation précédente était plutôt anormale : ailleurs, il est inhabituel d'avoir le même diffuseur pour la couverture régionale et nationale.»
Mais le président du Groupe CH sait que le plus gros atout du Canadien reste l'affection quasi religieuse de ses partisans, qui remplissent match après match les 21 273 sièges du Centre Bell, et qui regardent par milliers les retransmissions à la télévision ou sur Internet... pourvu que l'équipe présente de bonnes performances sur la patinoire.
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Le Canadien 2.0
Le logo du Canadien, auquel on ne touche pas même s'il a vieilli, figure parmi les plus reconnus du sport professionnel, même au-delà des frontières. De là la plus récente offensive marketing de l'organisation, qui veut tabler sur cette popularité, ici comme à l'international.
Appelée «Club 1909» (l'année de la fondation du club), la campagne se présente comme un programme de fidélisation. L'abonnement de base en ligne est gratuit, une version bonifiée est payante. Toute interaction avec le Canadien est prise en compte : les achats de billets ou de produits dérivés, les messages postés sur les médias sociaux, la participation aux événements... on vise même les amateurs à l'étranger qui se reconnaissent dans le chandail du bleu-blanc-rouge.
La fidélité des participants sera récompensée. Ils recevront des récompenses, alors que l'organisation se constituera par la même occasion une solide base de données qu'elle entend mettre à profit. Elle vient d'entrer dans l'ère Canadien 2.0.
Toutes ces avancées sont rendues possibles parce que le club s'affirme sur la glace. L'an dernier, il a été le seul des sept équipes canadiennes de la LNH à participer aux séries. Il n'est plus dominant comme lors des belles années, où il alignait les coupes Stanley, mais il reste en mesure d'inspirer ses partisans en les faisant rêver du jour où il accédera aux plus grands honneurs. Il était donc naturel de poser la question à Geoff Molson : à quoi peut-on s'attendre cette année ?
La réponse, immédiate, est prudente : «Nous visons d'abord les séries d'après-saison. Après, tout est possible». Et si les fantômes du vieux Forum veulent bien donner un coup de main...
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