Google va-t-il bientôt devoir rémunérer les éditeurs de presse pour les informations qu'il reprend et diffuse sur son site Web, en particulier sur Google Actualités? Cela pourrait bel et bien se produire en Allemagne.
En effet, le gouvernement allemand a adopté un projet de loi en ce sens, qui permettra aux éditeurs de presse de réclamer des droits d'auteur pour les articles repris par les moteurs de recherche, et a fortiori le plus populaire d'entre eux, Google.
Le texte du projet de loi stipule que les éditeurs de presse doivent bénéficier d'une «participation juste» aux profits engrangés par les moteurs de recherche.
Le ministre allemand de la Culture, Bernd Naumann, a d'ailleurs estimé «inacceptable» que des firmes comme Google se servent gratuitement de contenus disponibles sur Internet produits par des journalistes à des fins commerciales.
Cette loi doit encore, pour entrer en vigueur, être approuvée par le Bundestag, le parlement allemand. Elle était réclamée par de puissants groupes de presse allemands, comme Springer et Bertelsmann.
Mais elle ne fait pas l'unanimité : par exemple, l’opposition allemande critique vivement cette nouvelle loi, les sociaux-démocrates du SPD et les Verts jugeant qu'elle ne sauvera ni les éditeurs de presse en difficulté ni les journalistes qui ne bénéficieront que de commissions insignifiantes, d'après eux.
Quoi qu’il en soit, ce projet de loi est suivi de manière attentive par les éditeurs de presse européens.
Certains y voient un précédent qu'ils seraient tentés d'imiter. Selon le quotidien français Le Monde, le Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), qui représente les éditeurs des quotidiens nationaux français, a invité à Paris ce mois-ci Christoph Keese, responsable des affaires publiques du groupe Axel Springer, qui a défendu la position des éditeurs allemands, pour une rencontre en forme de «partage d'expérience».