Le grand patron de Quebecor Media, Pierre Karl Péladeau, craint que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) veuille forcer le conglomérat médiatique à partager ses contenus exclusifs avec ses concurrents.
Dans sa décision autorisant Bell Canada à acquérir le groupe de télévision CTVglobemedia, rendue lundi, le CRTC a imposé un moratoire à Bell et aux autres "entreprises intégrées de communications" sur la conclusion d'"ententes d'exclusivité qui empêcheraient (leurs) concurrents d'avoir accès aux droits sur (leurs) émissions de télévision aux fins de diffusion" sur Internet et sur des appareils mobiles.
Le moratoire restera en place jusqu'à ce que l'organisme réglementaire se prononce sur la convergence et l'intégration des médias canadiens, plus tard cette année. Des audiences publiques sur cette question doivent avoir lieu en juin.
Il s'agit là d'une décision "bizarre", a lancé M. Péladeau mardi au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers. Il a souligné que contrairement à la Loi sur la radiodiffusion, la Loi sur les télécommunications n'encadre pas les contenus. Les avocats de Quebecor examinent actuellement la décision du CRTC, a précisé le pdg.
Pour Quebecor Media, la question est cruciale, puisque l'entreprise compte beaucoup sur ses contenus exclusifs pour se démarquer de la concurrence dans le marché francophone.
Pierre Karl Péladeau a par ailleurs indiqué mardi que Quebecor est prêt à s'unir à un "partenaire" pour acquérir une équipe de la Ligue nationale de hockey et l'installer à Québec. Aucuns pourparlers n'est en cours à ce sujet en ce moment, a-t-il toutefois précisé.
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