Bell Canada n'aura pas besoin de réaliser d'autres acquisitions dans le secteur des médias pour accroître son contenu en français et ainsi mieux faire face à son principal concurrent au Québec, Vidéotron.
C'est ce qu'a indiqué mardi le président et chef de la direction de Bell, George Cope, à l'issue d'un discours prononcé à la tribune de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
M. Cope a soutenu que la récente décision de Bell d'acquérir la totalité du groupe de télédiffusion CTV, qui comprend notamment le Réseau des sports (RDS), allait suffire pour permettre à la société montréalaise de répondre aux besoins de ses clients en matière de contenu en français.
"Nous croyons que l'acquisition de CTV nous aide à exécuter notre stratégie et nous croyons que nous aurons désormais les actifs appropriés pour avoir accès au contenu dont nous avons besoin pour tous les marchés, que ce soit en français ou en anglais", a-t-il affirmé.
Les entreprises de télécommunications, que ce soit Bell, Vidéotron, Telus (TSX:T) ou Rogers (TSX:RCI.B) se procurent toutes du contenu auprès de leurs concurrents, au premier chef des signaux de réseaux de télévision destinés à leurs différentes plate-formes.
"Nous achetons et nous vendons du contenu des autres tout en les concurrençant, a souligné George Cope. Nous faisons cela tout le temps dans l'industrie."
Quebecor Media, société mère de Vidétron, a toutefois mis en place une stratégie de convergence qui lui permet d'offrir du contenu exclusif à ses abonnés de la câblodistribution ou de la téléphonie sans fil.
Ne voulant pas être en reste, Bell a annoncé lundi la conclusion, avec Radio-Canada, d'un partenariat qui permettra notamment aux abonnés de la téléphonie sans fil de regarder en direct l'émission "Tout le monde en parle" sur leurs cellulaires.
L'entente prévoit également l'accès aux émissions de la société d'État par le biais de la vidéo sur demande, que ce soit sur Internet, sur cellulaire ou à la télévision.
Nouveaux venus
Le grand patron de Bell a par ailleurs assuré que son entreprise allait continuer d'obtenir de bons résultats en téléphonie sans fil au Québec malgré l'arrivée de Vidéotron dans le marché. Il a fait remarquer que le plus récent trimestre de Bell avait été le meilleur de son histoire à cet égard.
La semaine dernière, M. Cope a reconnu que pour faire face à Vidéotron et aux autres nouveaux joueurs dans le marché, Bell allait devoir accroître ses dépenses en fidélisation, qui prennent notamment la forme de rabais consentis sur les forfaits afin de garder des clients qui menacent de passer à la concurrence.
Par ailleurs, même si Bell compte dans son écurie deux marques à bas prix, Solo et Virgin, la direction de l'entreprise se dit persuadée que l'avenir est aux forfaits coûteux qui permettent de volumineux téléchargements de données.
"Ce que nous voyons, c'est que le consommateur est attiré par les appareils dernier cri, pas par les forfaits bas de gamme qui ne comprennent pas l'accès à Internet", a affirmé M. Cope.
Le pdg, qui ne parle pas français et dont le bureau est situé à Toronto, a par ailleurs assuré que le siège social de Bell allait demeurer à Montréal. Plusieurs dirigeants de l'entreprise sont établis à Toronto, mais le chef de la direction financière, Siim Vanaselja, et le président de Bell Marchés Affaires, Stéphane Boisvert, sont installés à Montréal.
L'action de BCE, la société mère de Bell, a clôturé à 33,12 $ mardi, en baisse de 0,6 pour cent, à la Bourse de Toronto.