Jean-Pierre Blais, président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), est prêt à réévaluer un projet d’acquisition d’Astral Media que lui soumettrait BCE.
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En entrevue au Financial Post, le nouveau patron du CRTC a gardé la porte ouverte à une proposition modifiée de l’offre d’achat de 3,4G$ de BCE pour Astral (laquelle a été rejetée par le tribunal fédéral le 18 octobre) ou à une nouvelle complètement révisée.
«Nous sommes un tribunal administratif, nous ne pouvons refuser d’analyser les propositions qui nous sont faites», a dit M. Blais au quotidien torontois.
Une nouvelle proposition devra toutefois répondre à sa principale préoccupation: mettre les consommateurs au centre des décisions de son organisation de régulation.
Dans un discours devant la section canadienne de l'Institut international des communications lundi, M. Blais a indiqué qu'il veut rebâtir la confiance des consommateurs envers le CRTC.
Population sceptique
Il croit que la population est sceptique à l'endroit du Conseil, qui est responsable de réglementer et de superviser les systèmes de télédiffusion et de télécommunication du pays. M. Blais a reconnu que le CRTC avait du travail à faire pour regagner la confiance du public.
Il assure que le CRTC placera les Canadiens au centre de ses préoccupations.
Le Conseil a rejeté la proposition d'achat d'Astral par BCE, affirmant que ce n'était pas dans l'intérêt des Canadiens.
«C'est important d'écouter les Canadiens, a-t-il dit lors du discours. Je les écouterai pour savoir ce qu'ils pensent du travail que nous effectuons. Les médias sociaux offrent à la population l'occasion d'exprimer leurs pensées et ils ne se gênent pas pour les partager.»
M. Blais a souligné que les familles canadiennes dépensent en moyenne 2100$ par année dans les services de communications.
«C'est la sixième plus grosse dépense des familles. Cela représente presque le montant qu'elles dépensent en soins de santé, a-t-il illustré. Quand je parle des consommateurs, je ne fais pas seulement référence aux individus. Les entreprises de toutes les tailles reposent sur les systèmes de communication pour servir leurs clients et pour aider leurs employés à être productifs au travail.»
Le président a fait valoir que la décision du CRTC de demander aux consommateurs de participer à l'élaboration d'un code obligatoire, qui couvrirait les services de cellulaires et les autres systèmes sans-fil, est un bon exemple de sa nouvelle orientation. Selon lui, les consommateurs ont clairement exprimé que leurs factures mensuelles étaient confuses et contradictoires.
De nombreuses plaintes
Il a noté que le commissaire aux plaintes concernant les services de télécommunications en a reçu près de 8000 pour les services sans-fil. Cela représente plus de 60% des plaintes reçues.
Le CRTC ne veut pas être un organisme de réglementation puissant, a dit M. Blais, ajoutant qu'il devrait être l'exception plutôt que la règle.
Bell n'est pas en accord avec la décision du Conseil de rejeter la transaction avec Astral, et il a demandé au gouvernement fédéral d'intervenir, mais Ottawa ne semble pas en avoir l'intention.
Le CTRC a déclaré que si la transaction était acceptée, BCE aurait contrôlé près de 45% de la programmation télévisuelle anglophone et près de 35% du contenu francophone.
M. Blais occupe ce poste depuis le mois de juin et son mandat se termine en 2017.
Avec la Presse Canadienne