Dans ce qui prend la forme d’une nouvelle réplique aux critiques exprimées ces dernières semaines contre l’acquisition d’Astral Media, Bell s’engage à injecter 80M$ dans la création de nouveaux contenus de langue française.
On parle essentiellement de production de contenus de télévision, de radio et numérique, un travail de création qui serait dirigé entièrement par l’équipe montréalaise d’Astral, assure Bell.
« Astral et Bell sont toutes deux déterminées à croître et à livrer concurrence dans le marché québécois des médias, a déclaré par voie de communiqué Martine Turcotte, vice-présidente exécutive, Québec, de Bell. L’équipe Astral comptera maintenant sur les ressources et le soutien de Bell pour livrer les choix de visionnement élargis et les nouvelles idées que méritent les consommateurs du Québec»
Globalement, Bell qui insiste sur ses racines québécoises (son implantation montréalaise date de 1880), estime être capable d’accroître les investissements d’Astral en création de contenu francophone d’environ 5 % annuellement.
« Cet engagement de Bell-Astral envers le financement de nouveau contenu permettra d’accroître de beaucoup le choix offert aux consommateurs québécois dans un marché médiatique où une réelle concurrence et un regain d’innovation se font attendre depuis longtemps», soutient pour sa part, George Cope, président et chef de la direction de Bell et de BCE.
«Bell est déterminée à livrer le meilleur contenu sur n’importe quel écran choisi par les consommateurs – téléviseur, téléphone intelligent, tablette ou ordinateur – qu’ils soient clients ou non de Bell. Avec la croissance rapide des options de visionnement disponibles dans les communications canadiennes, nos concurrents savent que nous sommes disposés à rendre ce nouveau contenu également accessible à tous leurs consommateurs. »
Bell et Astral se mesurent au « géant »
Astral et Bell auront ensemble environ 24 % du marché de la télévision de langue française et 33,5 % du marché de la télévision de langue anglaise, comme il est indiqué dans le mémoire de Bell déposé auprès du CRTC.
Selon Bell, il s’agit d’une part moins élevée du marché francophone que celle détenue par Québecor, depuis longtemps le joueur dominant des médias et du câble au Québec, qui contrôle 30 % du marché. Ainsi, loin d’être une menace pour les consommateurs, l’acquisition d’Astral par Bell contribuerait plutôt «à égaliser les forces dans ce marché, tout en revigorant la scène médiatique québécoise avec un important renouveau en matière de financement et d’innovation».
Cherchant à réduire les craintes que sa taille suscite en certains milieux, Bell souligne que Québecor détient la plus grande part du marché des médias au Québec, et qu’elle se décrit elle-même comme un « géant des communications ».
Québecor est en outre, selon les termes de Bell «le plus grand câblodistributeur au Québec, le plus important radiodiffuseur de langue française au Québec, le plus grand éditeur de magazines au Québec, le plus grand groupe de maisons d’édition de langue française, (et exploite) les plus grands portails Internet généraux ou spécialisés de langue française et anglaise, les plus grandes chaînes de magasins de musique et de clubs vidéos dans l’Est du Canada, des services d’impression et de distribution, des annuaires imprimés et en ligne.»