Une centaine d'employés d'une usine du constructeur aéronautique et ferroviaire canadien Bombardier au Québec, en grève depuis début novembre, ont manifesté samedi à La Pocatière (nord-est de Montréal) pour dénoncer la sous-traitance d'activités à l'étranger.
"La direction de Bombardier a le devoir moral de respecter sa signature apposée sur la lettre d'entente de février 2010, stipulant que l'employeur s'engageait à assurer à l'usine l'exécution des activités de production pour divers contrats", a expliqué le président de la Fédération de l'industrie manufacturière et de la Confédération des syndicats nationaux (FIM-CSN), Alain Lampron dans un communiqué.
Parmi ces contrats, l'usine devait fabriquer des caissons en acier inoxydables des wagons de métro pour la Société de Transport de Montréal (STM).
A l'automne 2011, Bombardier a choisi de construire les caissons en aluminium et de sous-traiter aux Etats-Unis.
La manifestation fait suite à la rupture jeudi des négociations entre les représentants syndicaux et la direction.
"On ne s'entend pas sur le fonds de pension et la sous-traitance, on ne fait pas ça par gaîté de coeur", a raconté Mario Gignard, un manifestant et employé de l'usine, à la chaîne publique Radio Canada.
Cette mobilisation pourrait retarder les livraisons des nouveaux wagons du métro de Montréal et entraîner des conséquences économiques dans cette petite ville de 5.000 habitants à environ 360 km de Montréal.
De 1998 à 2005, l'usine comptait plus de 1.000 salariés, contre 330 en 2006, selon la FIM-CSN.
Bombardier avait aussi annoncé au début novembre la suppression de quelque 1.200 emplois dans sa division ferroviaire.