La situation financière des compagnies forestières canadiennes risque de s'améliorer grâce au recul du huard, mais cela ne se traduira pas nécessairement par des embauches massives, croit le président et chef de la direction de Tembec (TSX:TMB).
Avant l'assemblée annuelle des actionnaires de Tembec, jeudi, son président et chef de la direction, James Lopez, a reconnu que les marges des forestières canadiennes vont profiter de cette situation, ajoutant toutefois que le mal avait déjà été fait.
"Plusieurs usines étaient concurrentielles lorsque le dollar valait 85 cents US et la situation a changé avec la parité, a-t-il expliqué. Plusieurs usines ont été fermées puis démantelées par la suite. Plusieurs ne reviendront pas."
M. Lopez a ajouté que "Tembec a ses propres exemples", faisant référence aux installations de l'entreprise à Smooth Rock Falls (Ontario) et Pine Falls (Manitoba), qui ont été démantelées depuis leur fermeture, il y a quelques années.
"L'approvisionnement en bois a été relocalisé dans d'autres usines et il n'y a pas beaucoup d'unités disponibles à ajouter au Canada, a-t-il expliqué. Je crois que ça doit être similaire pour certains autres secteurs."
Selon M. Lopez, des "milliers" d'emplois ont été touchés par les fermetures d'usines dans le secteur forestier canadien au cours des dernières années.
Année de transition
Après avoir traversé des années plus difficiles, M. Lopez croit que 2014 sera une année où la forestière québécoise verra enfin la lumière au bout du tunnel en ce qui a trait à sa situation financière.
Le rendement du régime de retraite des employés a notamment progressé de 15 pour cent. "Nous avons actuellement un léger surplus, alors que nous étions déficitaires de 200 millions $ il y a près de 15 mois", a souligné le pdg de Tembec.
Le projet de modernisation de l'usine de cellulose de spécialité de Témiscaming, en Abitibi-Témiscamingue, où travaillent actuellement près de 900 personnes, devrait également commencer à rapporter des dividendes en 2014.
"Nous avons investi annuellement près de 70 millions $ dans ce projet au cours des dernières années, a expliqué M. Lopez. Là, nous devrions avoir une entrée d'argent de 40 millions $ dans la première année et de 48 millions $ dans la seconde."
Le dirigeant de la société forestière entend bien profiter de la glissade du huard. D'après M. Lopez, chaque recul d'un cent du dollar canadien par rapport à la devise américaine représente un profit net de 6 millions $ pour Tembec.
La forestière pourra également profiter de la reprise plus soutenue de l'économie américaine, qui devrait stimuler la demande de bois d'oeuvre en raison du nombre croissant de mises en chantier.
"Nous pouvons nous attendre à une plus grande demande ainsi qu'à de meilleurs prix, a souligné M. Lopez. Nous ne sommes pas de retour où nous voulons, mais les pertes sont derrière nous, alors que les profits sont à venir."
Premier trimestre
Tembec a profité de son assemblée annuelle des actionnaires pour dévoiler ses résultats financiers du premier trimestre terminé le 28 décembre dernier.
La forestière québécoise a engrangé un léger bénéfice grâce à un recouvrement d'impôts, mais ses résultats étaient plus faibles que prévu en raison de divers facteurs.
Tembec a réalisé un profit de 2 millions $, soit 2 cents par action au premier trimestre, ce qui se compare à une perte de 15 millions $, ou 15 cents par action, pour la même période un an plus tôt.
Les résultats du plus récent trimestre comprenaient un recouvrement d'impôts de 4 millions $. Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement a reculé à 13 millions $, contre 19 millions $ un an plus tôt.
Les ventes ont aussi diminué par rapport à l'année précédente, reculant à 354 millions $, contre 376 millions $.
"Le premier trimestre est normalement plus faible que les autres parce que nous avons beaucoup d'entretien à faire dans nos usines, a souligné le vice-président directeur et chef des finances, Michel Dumas. Normalement, l'hiver, ça nous coûte plus cher en énergie."
Tembec continue de subir l'impact de mesures récemment instaurées par la Chine et qui se traduisent par une taxe de 13 pour cent sur les pâtes de viscose provenant de l'étranger.
"La demande progresse, mais pas suffisamment pour répondre à l'offre sur le marché, a commenté M. Lopez. Nous ne voulons pas quitter ce secteur mais à long terme, nous allons tenter de minimiser nos ventes."
En après-midi, à la Bourse de Toronto, le titre de Tembec cédait 2,88 pour cent, ou neuf cents, pour se transiger à 3,03 $.