En plus de veiller sur les malades et leur prodiguer des traitements, les infirmières prennent maintenant soin d'un nouveau patient en bien mauvaise santé : la planète. Pour son nouveau siège social, l'Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) a opté pour la construction d'un immeuble écoresponsable affichant des performances environnementales nettement au-dessus des normes. Construit au même coût qu'un bâtiment traditionnel, cet édifice de 5 500 mètres carrés vise maintenant la certification LEED-NC Argent.
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Située dans le Technopôle Angus, un écoquartier à vocation mixte dans l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie, la Maison des infirmières et infirmiers du Québec, dont les bureaux abritent aussi la Fondation de l'OIIQ et le Secrétariat international des infirmières et infirmiers de l'espace francophone, a été inaugurée en octobre dernier. Le coût global du projet a été de 25 millions de dollars, ce qui comprend la construction et tous les frais de relocalisation. «On a réussi à réaliser le projet en dessous du budget, tout en respectant les délais», affirme fièrement Lucie Tremblay, présidente de l'OIIQ.
Ce déménagement vers l'est marque un tournant majeur pour l'OIIQ, qui avait pignon sur rue à Westmount depuis un demi-siècle. «Nos anciens bureaux, vétustes et étroits, ne convenaient plus à nos besoins. On manquait tellement d'espace qu'il fallait constamment louer des locaux à l'extérieur pour des événements ainsi que pour nos ateliers de formation», explique Mme Tremblay.
Lors de ses débuts en 1964, l'OIIQ comptait 27 employés et 23 000 membres. L'organisme dénombre aujourd'hui plus de 150 employés et fournit des services à 73 000 membres et à 15 000 infirmières aux études. Devant l'impossibilité de rénover les anciens locaux, la direction a décidé de construire en neuf tout en respectant les valeurs de la profession.
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«Après trois ans de démarches, le choix du Technopôle Angus s'est imposé en raison de son emplacement desservi par le transport en commun, ses assises qui reposent sur le développement durable et ses actions orientées vers le développement social», dit Mme Tremblay.
Desservi par une piste cyclable, ce nouveau bâtiment de quatre étages, propriété de l'OIIQ, regorge de caractéristiques vertes, dont certaines sont assez inusitées. Son enveloppe extérieure, constituée de céramique blanche - un clin d'oeil à l'uniforme de l'infirmière - est enduite d'une finition qui filtre le dioxyde d'azote (NO2), un polluant émis par les moteurs à combustion. «Ce revêtement autonettoyant élimine jusqu'à 17 000 g de NO2 annuellement, soit l'équivalent de 87 arbres», affirme Natalie Tornatora, architecte chez Lemay, firme mandatée pour concevoir les plans.
Par temps chaud, Montréal souffre de fièvre ou, comme disent les climatologues, de l'effet d'îlot de chaleur. En guise de remède à ce malaise : l'immeuble est doté d'un toit blanc, qui emmagasine moins de chaleur qu'un toit goudronné, et d'un stationnement gazonné avec dalles alvéolées. Afin de favoriser des modes de déplacement plus vert, le stationnement possède des bornes de recharge pour véhicule électrique et des supports à vélo.
En ce qui a trait à la performance énergétique, le système de ventilation haute efficacité consomme 40 % moins d'énergie qu'un bâtiment standard. «Il s'agit d'un exemple parfait de conception intégrée. Dès les débuts, architectes et ingénieurs ont collaboré afin de réduire au maximum la consommation d'énergie du bâtiment», affirme Christian Yaccarini, président de la Société de développement Angus, qui a livré le projet à l'OIIQ.
Dans quelques années, l'OIIQ fera face à un gigantesque défi de recrutement : 50 % de ses employés seront admissibles à la retraite. Pour être un employeur de choix, l'OIIQ mise sur un milieu de travail des plus agréables. «Nos bureaux sont inondés de lumière naturelle, et chaque étage profite d'une terrasse extérieure permettant aux gens de prendre rapidement une bouffée d'air frais», vante Lucie Tremblay. Afin de relever ce défi à venir, l'architecture verte constitue un atout de taille.
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