Livraison de colis, opérations de sauvetage, surveillance aérienne... L'utilité des drones n'est plus à démontrer. C'est maintenant au tour des courtiers immobiliers de s'approprier ces engins volants télécommandés, qui leur permettent de prendre des prises de vue inusitées pour attirer les acheteurs.
«Le drone, c'est l'outil de l'année», lance Raymond Racray, agent pour Re/Max 2000. Établi à Laval, le courtier se consacre autant à la vente de résidences de luxe que de maisons individuelles et d'immeubles commerciaux. «C'est fini les simples photos de façade de maison, la technologie nous amène ailleurs», lance-t-il. Utilisant les drones depuis peu, M. Racray explique que les engins permettent de prendre des clichés uniques pour tous les types de résidences. Une prise de vue du toit, des fondations, de la cour, le drone offre des images percutantes qui séduisent les acheteurs dès le premier coup d'oeil.
M. Racray, qui participe en moyenne à 120 transactions par année, croit fermement que les agents et les promoteurs immobiliers, pour se démarquer, doivent adhérer au drone, qui «changera sous peu les normes de promotion des biens immobiliers». Il y a quelques années, rappelle-t-il, le monde de l'immobilier a adopté la photographie à grande gamme dynamique, ou HDR. Cette technique offre une qualité d'image unique des pièces intérieures d'une maison, en donnant notamment un effet brillant aux planchers. «J'assiste régulièrement à des congrès aux États-Unis, et la majorité des courtiers là-bas utilisent déjà la photographie par drone», constate M. Racray.Popularité grandissante
Contrairement aux locations d'hélicoptères ou aux avions qui peuvent coûter très cher aux courtiers, les services de photographie par drone ne coûtent que quelques centaines de dollars, constate Manon Stébenne, porte-parole de la Chambre immobilière du Grand Montréal. «C'est clairement un outil qui va permettre de démocratiser la photographie aérienne», affirme-t-elle. Selon Mme Stébenne, de plus en plus de courtiers connaissent ce nouveau service, qui est appelé à connaître une popularité grandissante.
Un des principaux avantages des drones est de pouvoir se déplacer plus «librement» dans les airs, avance le photographe Martin Berger, qui s'est acheté il y a deux ans un drone et a créé le service Drone immobilier. Il explique que les prises de vue aériennes classiques permettent de prendre des clichés à une hauteur seulement de 300 mètres (1 000 pieds), les avions de type Cessna n'étant pas autorisés à se rendre plus bas. «Avec le drone, on peut choisir la hauteur de prise de vue la plus adaptée à la résidence et au terrain, afin que tous les éléments soient rassemblés dans une seule image panoramique», indique-t-il.
Le frère de Martin Berger, Daniel Berger, est courtier immobilier spécialisé dans la vente de copropriétés sur l'île de Montréal. «Les drones se sont avérés très utiles pour vendre des condos en cours de construction», confie-t-il. Souvent, les clients ont de la difficulté à imaginer à quoi le condo ressemblera. Grâce au drone, il est possible de montrer notamment la vue à l'étage du futur logement et l'axe de la lumière. «Ce sont des détails qui peuvent vraiment contribuer à convaincre des acheteurs», assure-t-il.
Le hic de la réglementation
Martin Berger admet que la réglementation récente entourant les drones ralentit son travail. Transports Canada, qui exige une demande d'approbation pour chaque utilisation du drone, peut prendre jusqu'à trois semaines pour donner son aval. Pour en finir avec ces délais, le photographe a réclamé un permis général. «J'ai assez confiance de l'obtenir dans les prochaines semaines, cela me permettra d'avoir les approbations en quelques jours seulement», dit-il.
> 200 $: Pour un peu moins de 200 $, un courtier peut bénéficier de six photos prises à l’aide d’un drone.