La saga de l’îlot Voyageur n’est pas terminée. Après avoir acquis le chantier et les activités de Station centrale Montréal pour un total de 45,5 millions de dollars, la Société immobilière du Québec envisage plusieurs options, incluant la revente l’ensemble.
PLUS : Québec achète l’îlot Voyageur, y compris la Station centrale
« Nous devons décider si nous allons développer le site ou en disposer », dit Martin Roy, porte-parole de la Société immobilière du Québec (SIQ).
Le gouvernement du Québec s’est engagé à terminer la construction de la nouvelle gare d’autobus, prévue au projet, du côté nord de l’îlot. Mais le nouvel acquéreur aura ensuite plusieurs grosses décisions à prendre.
La SIQ doit-elle garder l’ensemble ou tenter de le revendre? Doit-elle construire l’édifice de bureaux, prévu du côté sud de l’îlot? La coquille de la résidence servira-t-elle à loger des fonctionnaires ou à autre chose?
« Notre mandat est d’étudier tous les scénarios envisagés, dit Martin Roy. La revente de l’ensemble, c’est une chose qui pourrait arriver aussi. »
Si elle conserve l’ensemble immobilier, la SIQ devra aussi décider si elle continue à exploiter la gare ou si elle tente de s’en débarrasser en la revendant.
Le promoteur albertain Busac, qui vient de vendre l’îlot à la SIQ, avait acquis l’ensemble grâce à un prêt garanti par l’Université. Le promoteur devait ensuite construire pour l’UQAM le stationnement et les résidences étudiantes en se finançant à même le budget de l’institution. Quant aux autres parties du projet – gare d’autobus, pavillon universitaire et tour de bureaux -, ils devaient faire l’objet d’un bail emphytéotique de 30 ans en faveur de l’UQAM.
Mais le projet a mal tourné. En novembre 2008, le ministère des Finances a réservé 200 millions dans une fiducie pour permettre à l’institution du centre-ville de respecter ses engagements financiers. Il a ensuite relevé l’Université du Québec à Montréal (UQAM) de ses responsabilités dans le projet.
Québec a ensuite entamé des négociations avec plusieurs acheteurs potentiels. Le gouvernement tentait ainsi de se libérer complètement des engagements qu’avait pris l’UQAM avec Busac. Une vente à SITQ, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec, avait même presque débouché. Mais Station centrale a bloqué la transaction, faute de garanties quant à un aménagement adéquat de la gare, révélait Les Affaires en septembre 2009.
Clause de non-concurrence
Chose certaine, un éventuel acquéreur du site devra se conformer aux clauses des actes de vente. Elles stipulent que la SIQ – ou tout autre entité qui rachèterait le projet – ne pourra pas louer ses locaux à d’actuels occupants de la Place Dupuis, un immeuble appartenant à l’ancien propriétaire de l’îlot, Busac, à un coin de rue de là.
Ainsi, pour les dix prochaines années, le ministère de l’Immigration et des communautés culturelles, le Centre communautaire juridique de Montréal, Hydro-Québec, la Ville de Montréal et Vidéotron ne pourront pas déménager d’employés de la Place Dupuis à l’Îlot Voyageur.