Les économistes sont unanimes pour dire que les bas taux d’intérêt ont contribué à faire gonfler les prix de l'immobilier au pays. Reste à savoir l’envergure de cette distorsion ... Une réponse a été apportée vendredi par une équipe d’économistes de la banque TD. La surévaluation de l’immobilier est de 10 à 15% !
Les économistes se fondent sur les tendances des prix du marché local, les fondements économiques (PIB, emploi, taux d’intérêt, démographie et géographie) et la capacité d’emprunt des ménages. Les économistes prévoient que si la bulle est crevée rapidement, la chute aura trois fois l’ampleur de la correction observée au début des années 1990.
Vancouver, où affluent les investissements étrangers, ou encore le marché des condos de Toronto, attirent particulièrement l'attention des économistes. Les modèles d’évaluation immobilière utilisés par la banque indiquent aussi que la ville de Québec et Montréal sont des zones à risque.
Le chômage et les taux d’intérêt mettront le feu aux poudres
Le marché de l’emploi et les taux d’intérêt sont pointés du doigt par les économistes de la banque. Selon eux, une hausse du chômage ou un rehaussement des taux en vigueur déclencheraient une correction du marché immobilier.
La situation des ménages est alarmante. Leur endettement comparativement à leur revenu disponible atteint 150%, et il est attendu à 160% sous peu.
Quant aux taux d’intérêts, les économistes ne s’attendent pas à une hausse dans les années qui viennent. La Fed a déclaré maintenir son taux à zéro jusqu’en 2014, et la Banque du Canada a récemment gardé son taux directeur inchangé à 1%.
Malgré tout, les économistes se veulent rassurants quant à la propagation de cette bulle au marché financier. Les banques canadiennes disposent de capitaux importants et sont très réglementées, ce qui leur permettra d’absorber l’éclatement de la bulle immobilière.
Néanmoins, comme le rappelait le FMI, le vrai risque pèse sur l’économie globale du pays, pour la construction, les emplois, l’octroi du crédit et la consommation.
Lorsque la Banque du Canada ramènera ses taux à un niveau normal, 1 million de ménage (10% des ménages détenteurs de dettes) devront consacrer 40% ou plus de leurs revenus au remboursement de leurs créances immobilières. Cette proportion pourrait être supérieure si la dette continue sa croissance actuelle.