Est-il plus rentable de louer ou d'acheter sa maison ? Tout dépend de vous ! On peut avoir le choix, c'est-à-dire les moyens d'opter pour l'un ou pour l'autre. D'innombrables calculatrices en ligne nous aident à déterminer combien on paiera si on se décide à faire le saut.
Pour acheter, il faut «immobiliser» de l'argent. Autrement dit, y renoncer. C'est le cas des 40 000 dollars de la mise de fonds initiale.
Puis, le jour où la maison est payée ou presque, sa valeur a probablement doublé, triplé ou quadruplé. On ne peut pas jouir de sa plus-value tant qu'on en est propriétaire.
Cet argent figé a un prix. C'est le «coût de renonciation», en jargon comptable. Et c'est aussi l'une des questions les plus importantes à se poser avant de choisir entre la location et la propriété : veut-on renoncer aux plaisir que pourrait nous procurer cet argent si on l'avait, veut-on se priver aussi de le faire fructifier ?
Dans son livre Un chez-moi à mon coût, Éric Brassard, comptable agréé et planificateur financier, conseiller en placement chez Valeurs mobilières DWM et chez Brassard Goulet Yargeau Services Financiers Intégrés, décrit dans le détail deux scénarios comparatifs entre l'achat et la location d'une maison, sur 20 ans, en tenant compte du plus de variables possibles. Résultat : ça revient un peu plus cher d'être propriétaire. Taxes, assurance, entretien, rénovations et réparations majeures, intérêt sur l'emprunt et impossibilité de faire fructifier l'argent figé sont des coûts réels pour le propriétaire.
Il lui est aussi arrivé une fois dans sa carrière de calculer si son client gagnait à louer ou à acheter sa copropriété. Un calcul plus fiable, parce qu'il s'agissait exactement du même lieu. Résultat : un coût très semblable.
«Les gens commettent très souvent la même erreur : ils ont acheté la maison pour 100 000 dollars, la revendent pour 300 000, et concluent qu'ils ont réalisé un profit de 200 000 dollars, en oubliant bizarrement ce qui s'est passé entre le moment de l'achat et celui de la vente, explique Éric Brassard. Or, quand on examine l'ensemble, la propriété génère un coût net souvent plus élevé que ce qu'on aurait payé en location.»
Si votre vie financière est caractérisée par l'indiscipline, achetez. «C'est une épargne forcée, qui coûte cher, mais en fin de compte, vous aurez au moins mis de côté la valeur de votre maison, dit Éric Brassard. Mais si vous êtes assez discipliné pour payer le loyer d'un logement qui vous plaît et pour mettre de l'argent de côté tous les mois, vous pourriez louer.»
Ce qui importe, selon lui, c'est que la gestion financière à long terme tienne la route. Ce ne sont ni la propriété, ni la location qui en sont garants. Plutôt une question d'attitude.
Il compare l'ensemble des finances personnelles à une tarte. La moitié «plate» est faite d'épargne pour la retraite, d'assurance, d'impôts à payer. L'autre moitié, c'est la partie «plaisir» : habitation, voiture, voyages, sorties, etc. «Si l'habitation prend trop de place, on peut voyager moins ou se contenter d'une plus petite voiture. En fin de compte, on cherche l'équilibre pour ne pas vivre dans une prison dorée.»
Cet article est tiré d'A+, le magazine de finances personnelles du Groupe Les Affaires. Pour vous abonner.