La Société immobilière du Canada n’a pas l’intention de vendre des terrains du Vieux-Port de Montréal, dont elle a hérité l’automne dernier. Et contrairement à ce que craint le candidat à la mairie de la métropole Denis Coderre, la société d’État ne prendra aucune décision unilatérale, assure la direction.
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«Nous n’avons aucun plan de ventes de terrains au Vieux-Port, et surtout nous n’irons pas de l’avant avec un projet important sans consulter les intervenants et la Ville», écrit la directrice des communications de la Société (SIC), Manon Lapensée, dans un courriel à LesAffaires.com.
Denis Coderre a promis qu’il allait négocier avec le gouvernement fédéral pour récupérer la gestion du Vieux-Port. Il a pris cet engagement mardi lors d'un déjeuner de l'Institut de développement urbain, qui regroupe de grands acteurs de l'industrie immobilière.
Ottawa a dissous la Société du Vieux-Port de Montréal à la suite des controverses sur les dépenses de son ancienne pdg, Claude Benoit. Le fédéral a ensuite confié à la SIC la gestion des infrastructures du bord du fleuve, dans le Vieux-Montréal.
Toujours député libéral à la Chambre des Communes à l’époque, Denis Coderre avait alors dénoncé cette décision. Il craint que le fédéral ne veuille brader les terrains du Vieux-Port en les revendant à des promoteurs immobiliers. La Société immobilière du Canada (SIC) a pour mandat de vendre les terrains fédéraux en surplus.
«La Société immobilière du Canada, vous savez ce que ça veut dire : sa mission, c’est de vendre les actifs… C’est 40 arpents de terrain, et ça vaut 550 M$», a dénoncé Denis Coderre devant l’Institut de développement urbain.
Même mission
Même mission
À la SIC, Manon Lapensée assure que le mandat du Vieux-Port n’a pas changé. «La Société immobilière du Canada continue à se charger de gérer ce site récréotouristique et culturel urbain, ainsi que le Centre des Sciences», écrit-elle.
La SIC planche en ce moment sur «une stratégie cohérente pour le Vieux-Port de Montréal et les autres propriétés dans le secteur du Havre».
Vice-président général de la SIC au Québec, Daniel Dorey ajoute que, même si l’organisme, en tant que société de la Couronne, n’est pas encore régie par le zonage, il a l’intention de travailler avec la Ville «dans tout ce qu’elle fait». «On ne peut pas prendre des décisions cavalières.»
Il ajoute qu’il est inimaginable pour lui de revendre unilatéralement les espaces publics du Vieux-Port. «J’ai des employés qui avaient une crainte semblable. Et c’est évident que c’est impossible, dit Daniel Dorey. Écoutez, il y a des terrains verts ici, il y a un parc, il y a des installations… De dire qu’on va prendre les parcs et faire des condos là-dessus… Je pense qu’il y aurait une émeute à quelque part.»
Selon lui, il y aura peut-être, éventuellement, «possibilité de développement» pour obtenir une «rentabilité commerciale». Mais la SIC devra d’abord avoir des discussions avec la Ville de Montréal et les autres intervenants concernés, dit Daniel Dorey. «Je pense qu’il y a une façon de travailler intelligemment.»
Avec Daphnée Hacker-B., Métro