Le ministre des Finances, Jim Flaherty, et le pdg de Chrysler ont soutenu lundi qu'il est trop tôt pour décider si les gouvernements fédéral et de l'Ontario vendront leurs actions de la compagnie en relance au constructeur italien Fiat, bien qu'ils en aient discuté.
Les deux ordres de gouvernement ont reçu les actions _ environ 1,7 pour cent de la compagnie de Détroit _ il y a deux ans dans le cadre d'un plan de sauvetage qui incluait aussi 1,7 milliard $ en prêts pour aider Chrysler à survivre une crise sans précédent dans le secteur automobile nord-américain.
Le constructeur a récemment remboursé le reste du montant emprunté aux gouvernements du Canada et des États-Unis, avec les intérêts, et Fiat a entamé le processus pour acheter les actions détenues par le gouvernement américain.
M. Flaherty s'est joint à Sergio Marchionne, le chef de la direction de Chrysler et Fiat, dans une usine automobile de Toronto, lundi matin, mais les deux hommes ont laissé planer le doute sur ce que fera le gouvernement canadien de ses actions de Chrysler.
Le ministre des Finances a affirmé qu'Ottawa attendrait de voir comment se déroule le processus de transfert des actions aux États-Unis avant de décider si le Canada ira aussi de l'avant.
Le gouvernement fédéral n'a jamais cru devoir faire des affaires dans le secteur automobile, mais, d'un autre côté, il devait s'assurer que les contribuables canadiens profitent de leur investissement dans Chrysler alors que la survie du constructeur était menacée, a fait valoir M. Flaherty.
M. Marchionne a affirmé que Fiat est assurément intéressé à acheter les actions détenues par les gouvernements fédéral et provincial, mais que contrairement à ce qui se passe aux États-Unis, la compagnie n'a pas le droit de forcer la vente.
"J'ai été clair, et j'ai eu un bref entretien avec le ministre avant cette rencontre, pour dire que nous serons bien disposés à acquérir les parts du Canada", a indiqué le chef de la direction de Fiat.
"Mais c'est une décision qui est évidemment laissée entièrement à la discrétion du gouvernement du Canada et de la province de l'Ontario", a-t-il ajouté.
Le constructeur italien a affirmé vendredi qu'il achèterait les parts de six pour cent du gouvernement américain dans Chrysler dans le cadre d'un processus mis en place en 2009 quand la compagnie avait pratiquement fermé en étant devant les tribunaux de faillite.
Fiat a reçu initialement 20 pour cent de parts dans Chrysler en 2009. Depuis ce temps, le constructeur italien a accru ses actifs et contrôlera bientôt plus de la moitié de la compagnie.
L'avenir semble meilleur pour Chrysler, qui emploie 9000 personnes au Canada.