Le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, n'écarte pas une réforme majeure du Régime de pensions du Canada (RPC), mais soutient que le contexte économique actuel n'est pas propice à une telle démarche.
Le ministre a fait valoir lundi que la relance économique demeurait fragile, et qu'Ottawa ne devrait pas imposer un fardeau supplémentaire aux employeurs.
"Ce que nous avons toujours dit, c'est que nous sommes prêts, au fédéral, à travailler à des améliorations au régime, dans le cadre du processus normal de révision, mais pas à mettre en place quelque chose en ce moment", a dit le ministre lundi.
M. Flaherty rencontre ses homologues des provinces et des territoires à Kananaskis, en Alberta, au coeur de désaccords sur un éventuel élargissement du Régime de pensions du Canada.
"Ce n'est probablement pas le bon moment pour imposer un fardeau supplémentaire aux employeurs canadiens, car la reprise économique est fragile. Nous voulons continuer à créer des emplois, alors nous devons être prudents et modérés dans ce que nous faisons si nous voulons que cela fonctionne", a-t-il ajouté.
M. Flaherty a affirmé que tout débat sur des changements au RPC était purement théorique en l'absence d'un consensus entre les provinces.
Le ministre québécois des Finances, Raymond Bachand, s'entend avec son homologue fédéral sur le fait que le moment n'est pas bien choisi pour étendre la couverture du RPC, mais estime que cela ne veut pas dire qu'il faut reléguer le tout aux calendes grecques. "Vous prenez ces décisions une fois par génération. Vous pouvez prendre du temps pour étudier [les changements] de façon plus approfondie", a dit M. Bachand.
M. Flaherty a plutôt souhaité mettre de l'avant un projet d'entente entre les secteurs public et privé permettant aux petites entreprises, aux employés et aux travailleurs autonomes de contribuer à un nouveau régime de retraite.
Les ministres des Finances de six provinces soutiennent ne pas être opposés au projet, mais estiment qu'une réforme du Régime des pensions du Canada est également nécessaire pour assurer aux Canadiens un revenu adéquat pour leur retraite.
Pour le ministre ontarien des Finances, Dwight Duncan, la décision de M. Flaherty de ne pas considérer une augmentation de la couverture du RPC est une erreur.
De son côté, Gil McGowan, le président de l'Alberta Federation of Labour, a déclaré qu'il n'aimait pas l'idée selon laquelle des améliorations au RPC devraient attendre un redressement de l'économie. "L'argument qu'une récession n'est pas le moment d'effectuer des modifications majeures de politiques est une échappatoire, puisqu'il existe toutes sortes de moyens pour éviter ces écueils", a-t-il lancé.
Par exemple, a-t-il suggéré, les ministres des Finances pourraient s'entendre sur une politique lundi, mais attendre jusqu'à 2012 ou 2013 pour l'appliquer.