Le premier ministre Jean Charest confirme l'octroi d'un contrat de gré à gré au consortium Bombardier-Alsthom pour le renouvellement du métro de Montréal.
Le premier ministre Jean Charest, la vice-première ministre Nathalie Normandeau ainsi que le ministre des Transports Sam Hamad ont confirmé ce matin, aux installations de Bombardier Transport à La Pocatière, que les prochaines voitures du métro de Montréal seront construites dans le Bas-Saint-Laurent.
Cette décision permet d'escamoter la procédure d'appel d'offres et, donc, de lancer le projet dès maintenant. Le contrat porte sur la construction de près de 500 wagons.
Le contrat entraînera la rappel de 400 travailleurs à l'usine de La Pocatière qui, en tout, embauchera 775 personnes sur une durée de huit ans pour sa réalisation.
Les premières voitures seront livrées dans deux ans.
Afin de rendre le tout conforme aux règles de commerce international, Québec devra adopter une loi spéciale.
Après avoir conclu une première entente de gré à gré en 2009 avec le consortium Bombardier-Alstom, le gouvernement et la Société de transport de Montréal avaient décidé en juillet dernier de lancer un nouvel appel d'offres, permettant ainsi à la société espagnole CAF d'entrer dans la course. Cette décision avait été froidement accueillie par Bombardier et Alstom, qui avaient répliqué en août dernier par une poursuite en Cour supérieure.
Le lancement du nouvel appel d'offres international, qui devait avoir lieu jeudi dernier, avait été reporté de sept jours.
Québec avait confirmé le report à la suite de pourparlers tenus entre le gouvernement, la Ville de Montréal et la STM, en vue d'accélérer le processus.
Le ministre Hamad avait invoqué l'urgence de remplacer les voitures vieillissantes du métro de Montréal, particulièrement les plus âgées d'entre elles qui datent de 1963, pour assurer le service aux usagers et la sécurité de ces derniers.
Les dirigeants de CAF n'ont pas tardé à réagir, lundi. Une contestation en cour de l'entreprise espagnole pourrait entraîner de nouveaux délais.
CAF a fait valoir, dans un communiqué, que l'urgence invoquée pour passer outre au processus d'appel d'offres international n'était pas justifiée. Elle soutient pouvoir livrer les premières voitures en respectant l'échéancier initial de la STM et offrir ses services à un prix avantageux.
L'entreprise espagnole ajoute que le recours à "une loi spéciale pour écarter un concurrent étranger (lancerait) un message de protectionnisme apparent extrêmement négatif pour la poursuite des discussions".
Dans une lettre envoyée le même jour au ministre des Transports du Québec, les avocats de l'entreprise soulignent qu'il n'y a aucune raison que CAF soit traitée d'"une manière aussi cavalière".
La chef de l'opposition officielle, Pauline Marois, est d'avis qu'il faut agir rapidement dans ce dossier et favoriser la création d'emplois au Québec. Toutefois, elle dit craindre que le gouvernement fasse des promesses mardi, mais se retrouve avec une autre contestation sur les bras dans quelques mois. Mme Marois a aussi souligné lundi l'importance d'obtenir un "prix raisonnable" pour le renouvellement des voitures du métro.
Mme Marois a soutenu vouloir obtenir des garanties pour les entreprises du Québec et les usagers du métro de Montréal qui pourraient pâtir de nouveaux délais dans le renouvellement des voitures.
Selon La Presse Canadienne.